Une fois encore, évoquons quelques chiffres. En 2015, pour plus d’un million de migrantes et migrants arrivés dans l’UE, 3771 avaient perdu la vie dans leurs tentatives de traverser la Méditerranée, de Gibraltar aux îles orientales de la Mer Égée, en passant par la traversée particulièrement mortifère entre la Libye et les côtes de la Sicile. En 2018, le nombre des arrivées est tombé à moins de 142 000, mais le nombre des morts et disparus s’élève encore à 2277, dans une proportion qui est plus de vingt fois plus élevée qu’en 2015 ; c’est aujourd’hui un migrant sur dix-huit, homme, femme ou enfant, qui trouve la mort en Méditerranée en tentant de rejoindre l’Europe. Le nombre des morts et disparus s’élève à plus de 40 000 depuis le début des années 2000 : un véritable crime contre l’’humanité, désormais dénoncé par les avocats Juan Branco et Omer Shatz auprès de la Cour pénale internationale.