De la guerre froide à la guerre verte, un film de Anna Recalde Miranda
Documentaire, 102’, 2024, France - Italie - Paraguay
Au cinéma le 26 mars 2025.
Attac est partenaire du film , également soutenu par de nombreuses organisations et journaux.

En 2018, Anna Recalde Miranda, la réalisatrice du film, retourne au Paraguay, pays d’origine de son père, six ans après le « coup d’État parlementaire » qui a destitué le premier gouvernement progressiste du pays, celui de Fernando Lugo (centre-gauche), après la très longue et violente dictature de Stroessner (1954-1989).
Le rêve de mener une réforme agraire n’a pas abouti et les effets de l’accaparemment des terres sont dévastateurs. Les sojas génétiquement modifiés occupent 96 % des terres cultivables. Les températures dépassent les 45 degrés, les incendies rendent l’air irrespirable, et le fleuve Paraguay, l’un des plus importants d’Amérique latine, est en train de s’assécher.
Le voyage d’Anna Recalde Miranda va durer plusieurs années au cours desquels elle filme des militants et amis qui ont participé à ses films précédents, notamment Martin Almada qui a rendu publiques les « archives de la terreur » de la dictature, mais aussi en rencontrant de nouveaux « alliés », activistes, chercheurs et journalistes qui analysent avec elle les racines de la violence.
Dans les années 1950, la menace était « rouge » et désignait les communistes ; maintenant, elle est verte et cible les défenseurs de la terre et les militants des droits de l’homme.
D’un passé marqué par « l’opération Condor », campagne d’assassinats et de lutte anti-guerilla pour éliminer les opposants politiques conduite par les services secrets avec le soutien des États-Unis dans les années 1970, au présent où les militants écologistes et défenseurs de la terre, qualifiés de terroristes, sont agressés et tués, l’horizon est une ligne sans fin.

Aujourd’hui, le pouvoir économique en Amérique latine est entre les mains des multinationales qui ont installé la « République unie du soja », berceau de l’agrobusiness mondial, un désert vert entre le Paraguay et le Brésil.
Anna Recalde Miranda élabore dans son film une généalogie tout à fait convaincante du désastre écologique actuel.
Les tactiques sont peut-être différentes de celles d’il y a 50 ans, mais les structures sont les mêmes : les propriétaires fonciers et les multinationales protègent leurs intérêts avec l’aide de la police et de l’armée. L’ombre du condor plane toujours sur le continent latino-américain.
D’une multinationale de la répression à l’autre, quelle continuité ? Un beau sujet de débat pour réfléchir aux mécanismes en œuvre en temps de crise écologique et climatique et tenter de les inverser.
Le dossier de presse du film est disponible sur le site du distributeur, VraiVrai Films
La bande-annonce est à voir ici.
Pour l’organisation de projections-débats : distribution@vraivrai-films.fr
Pour en savoir plus :
Collectif national unitaire stop CETA – UE-Mercosur
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