Cet article tente d’apporter une réponse à l’ambitieuse question qui nous a été posée : le capitalisme est-il en crise ? En en prenant les termes au pied de la lettre, la réponse est négative : le capitalisme « traverse » des crises mais « n’est pas » en crise. La gravité de la situation mondiale en ce début du XXIe siècle se situe moins dans la menace d’une crise économique majeure, en dépit de la covid, ou dans la poursuite d’une crise jugée permanente, que dans l’approfondissement et l’inflexion de tendances historiques profondes tristement célèbres, dont le réchauffement climatique est la plus grave, mais prise dans le magma de relations de classes, de rivalités internationales politiques et économiques, de hausse des inégalités, d’exodes de populations fuyant pauvreté et oppression, de divorce des gouvernants vis-à-vis de leurs administrés, de mort des utopies et de montée des populismes. Tout tient à tout dans cette crise-là.