Le 22 septembre 2023, des activistes d’Attac et Extinction Rebellion ont à nouveau investi l’aéroport du Bourget pour dénoncer la responsabilité des ultra-riches dans la crise écologique et la complicité du gouvernement. (Retour en images et revue de presse.) Pendant que ces criminels climatiques ne sont toujours pas inquiétés et peuvent continuer à prendre leur jet privé le week-end en détruisant la planète, 13 militant·es pour un monde juste et une planète habitable sont poursuivi·es en justice pour plusieurs infractions, comme « entrave à la navigation ou circulation d’un aéronef » ou encore « détérioration du bien d’autrui ».
À propos de bien d’autrui : la détérioration d’un grillage serait-il plus grave que la destruction de la planète ? Rappelons que les activistes sont poursuivi·es notamment pour le découpage d’un grillage et la plantation d’arbres fruitier sur une piste d’aéroport... Alors que l’aviation a contribué plus au réchauffement climatique que l’ensemble du continent africain, et seulement 1% de la population mondiale est responsable de 50% des émissions de l’aviation. « Ces poursuites cherchent à nous faire peur, à nous décourager, alors que l’État n’agit toujours pas face à ces criminels climatiques qui nous privent de notre avenir. En plantant des arbres fruitiers, nous avons simplement accompli notre devoir de citoyen·nes et montré qu’un futur plus désirable était possible pour tous et toutes. », déclare Emma, militante chez Extinction Rebellion.
Tout aussi absurde et scandaleux, une porte-parole d’Attac, Lou Chesné, est également poursuivie. C’est la première fois qu’une personne présente pour avoir simplement porté la parole de l’association, et donc fait usage de sa liberté d’expression, est poursuivie. « 24h de garde-à-vue et un procès pour avoir dit quelques phrases sur l’impact écocidaire du mode de vide des ultra-riches (défendu par des niches fiscales), c’est un atteinte indiscutable et choquante à la liberté d’expression », s’indigne Lou Chesné.
La justice ne respecte pas plus les citoyen·nes : une première date n’a pas pu être honorée par... manque de temps, alors que le procès était prévu depuis plus d’un an ! Le 17 octobre 2024, malgré la présence des prévenu·es, de leurs avocats et des avocats des Aéroports de Paris, le parquet avait, après délibération reporté le procès à ce 23 mai. Une décision qui témoigne aussi d’une forme de guerre d’usure contre les prévenu·es et le mouvement écologiste, témoignaient Me Jeremie Boccara et Me Mohamed Jaite. Le même jour, les députés de droite siégeant à la commission des finances ont fait rejeter tous les amendements permettant de taxer davantage les jets privés et les yachts, qui permettent aux riches de détruire la planète.
Trois témoins prendront la parole pour la défense lors du procès :
- Julie Deshayes, océanographe (sur la catastrophe climatique et ses conséquences)
- Hervé Kempf, auteur de Comment les riches ravagent la planète (sur la responsabilité des ultra-riches)
- Graeme Hayes, sociologue ( sur la nécessaire désobéissance civile)
Une soirée de soutien
Les prévenu·es et les témoins prendront la parole lors de la soirée festive de soutien, organisée aux Amarres ce même vendredi 23 mai dès 18h30. Des prévenu·es et les avocats témoigneront du procès et de leur engagement dès 19h30, et des représentantes de Rester sur Terre et de Carnage Total prendront la parole en suivant. La soirée se terminera en danse et en musique avec Piki & Piki et la DJ Chulanza.