En tant qu’association luttant pour la justice fiscale, sociale et écologique, notre participation à la lutte contre les projets destructeurs du vivant et d’accaparement des communs s’impose commune une évidence. Attac est née de la convergence de syndicats, d’associations et de médias. Nous sommes attaché·es au travail militant qui se fait dans des cadres unitaires, en réseau et de façon solidaire. C’est cette approche de la lutte que nous retrouvons à chaque appel à se mobiliser contre les mégabassines.
Les mégabassines n’ont été imposées qu’à coup de mensonges et sans remise en discussion du modèle agricole et donc du modèle alimentaire. Sous prétexte d’adaptation au changement climatique et de sécheresses accrues, des remèdes pire que le mal sont promus à marche forcée et déconnectée du fonctionnement et de la vie des milieux et des écosystèmes.
Attac se retrouve dans les analyses et les critiques du système agricole productiviste dont les mégabassines sont l’une des dernières inventions pour maintenir un modèle agricole à bout de souffle. Notre association se retrouve aussi dans les modalités de mobilisation proposées. Nous aimons articuler analyses, action et éducation populaire.
Le village de l’eau sera précisément l’opportunité de militer ainsi. Durant une semaine, les habitant·es temporaires du village pourront échanger, se former et ainsi aiguiser leurs arguments politiques. Mais iels le feront en amont d’actions revendicatives et en expérimentant la cohabitation entre humain·es et non humain·es.
Nous espérons beaucoup y voir se consolider de nouveaux imaginaires politiques, soit parce qu’ils seront expérimentés soit parce qu’on rêve toujours plus loin à plusieurs. Nous voulons ces imaginaires exempts de rapports de domination et de pouvoir, que ce soit entre groupes sociaux humains ou entre les humain·es et le vivant.
Cette mobilisation, déjà nécessaire et urgente, peut ainsi devenir l’occasion de porter un imaginaire fondé sur l’idée de partage des richesses. Ce principe est au cœur des activités de notre association, connue pour ses revendications relatives à la justice fiscale ou à la justice sociale. La justice écologique, que nous mettons également en avant, ne peut advenir sans un véritable partage des richesses écosystémiques. Encore qu’il s’agit plutôt de continuer à penser ce que sont les communs et comment il est possible d’en prendre soin collectivement.
Un enjeu démocratique
La gestion de l’eau, comme des communs dans leur ensemble, est un enjeu démocratique majeur. Lorsque la prise de décision est confisquée par une minorité, de fausses solutions, qui servent les intérêts de l’agro-industrie, sont imposées à toustes les autres usager·es de l’eau et notamment les paysan·nes. L’accaparement et la privatisation de l’eau existe dans un monde qui concentre les richesses de manière indécente entre les mains d’une poignée de personnes. Ces mêmes personnes utilisent leur pouvoir d’influence politique et médiatique pour instaurer l’idée d’une concurrence généralisée pour des ressources forcément limitées.
C’est dans un tel monde que l’extrême-droite prospère car pour y survivre, il faut écraser les autres en étant le plus gros ou bien s’assurer qu’on ne sera pas trop nombreux et nombreuses pour se partager les miettes. Et alors il faut exclure, discriminer, rejeter brutalement. À Melle, nous revendiquerons la fin de l’accaparement de l’eau et d’autres biens communs tels que le logement, les savoirs ou la santé.
Une dimension internationale
Nous savons que nous partageons cette lutte avec nos camarades du monde entier. Pour Attac, association altermondialiste, la dimension fondamentalement internationale du village de l’eau et de la mobilisation contre les méga-bassines est essentielle. Nous y tisserons de nouvelles solidarités internationales et renforcerons les anciennes.
Alors que l’écologie a été la grande absente des élections européennes et a peiné à exister durant la campagne des législatives anticipées, nous renouvelons notre appel à participer à la mobilisation pour remettre à l’agenda politique et médiatique la question du moratoire sur les mégabassines et la lutte pour la justice écologique.
- Retrouvez le manifeste du village de l’eau ici et rendez-vous là pour t’inscrire au Village de l’Eau ;
- Rendez-vous là pour rejoindre le fil Telegram de la mobilisation ;
- Enfin, rejoins le fil Telegram Attac pour t’impliquer sur le stand, demander ou proposer un covoiturage...
Intervention de Youlie Yamamoto, porte-parole d’Attac, à la conférence de presse du 10 juillet :