Retrouvez toutes les informations de la campagne, la carte de l’empire Bolloré et les dernières actualités sur le site Désarmer Bolloré.
Appel à une première grande vague d’actions coordonnées du 29 janvier au 2 février 2025
Au lendemain des élections législatives, une centaine d’organisations ont lancé un appel à désarmer l’empire Bolloré. Elles y pointaient la menace grave que représente une telle omnipotence - financière et médiatique - mise au service de la fascisation des esprits. Elles appelaient à agir contre un ensemble de dispositifs dédiés à la conquête du pouvoir par l’extrême droite. Depuis, de l’autre côté de l’océan, E. Musk, un autre milliardaire, a su peser de tout son poids - fortune de Tesla et contrôle haineux des algorithmes de X - pour redonner les rênes de la première puissance mondiale à Donald Trump.
Ici, alors qu’un gouvernement très provisoire s’aligne déjà sur les vœux du Rassemblement National, des collectifs s’organisent pour pirater les visées de Bolloré.
Tandis qu’il publie le livre de Jordan Bardella, après avoir mis brutalement la main sur Fayard et placé à sa tête l’éditrice de Zemmour, les syndicats de cheminots refusent de voir sa propagande affichée dans les gares 1 et forcent au respect des règles concernant l’espace publicitaire. Une centaine de librairies se relient pour appeler à escamoter les éditions Bolloré/Hachette des rayons 2 . Une opération d’insertion massive de marque-pages s’engage pour les fêtes afin d’inviter au boycott et à soutenir les éditions indépendantes. Le 9 décembre, des collectifs franciliens se donnent rendez-vous pour perturber l’assemblée générale qui doit acter, manœuvre boursière, la scission en quatre entités de Bolloré/Vivendi, aux Folies Bergères en plein cœur de Paris3.
Et du 29 janvier au 2 février 2025, une première grande vague d’actions coordonnées contre l’empire Bolloré est annoncée !
Ce que l’on nomme empire Bolloré est l’expression d’un projet industriel, financier et politique aussi glaçant qu’absolument cohérent. Il se déploie sous diverses formes et firmes qui se nourrissent d’un renforcement autoritaire de l’ordre économique mondial autant qu’elles l’appuient :
- De la poursuite de l’entreprise coloniale de pillage des autres continents via le pouvoir logistique (historiquement Bollore Logistics) ou les énergies fossiles (Bollore Energy) à la fabrication d’outils de contrôle des accès et de renforcement des frontières (EASIER, IER).
- De la mise sous tutelle de la recherche publique pour des desseins privés (Universités de Nantes, Grenoble, Collège de France, La Sorbonne...) au maintien à tout prix des profits capitalistes via une « transition énergétique » basée sur un extractivisme dévastateur (batteries au lithium de Blue Solutions)
- De l’accaparement des vignobles et oliveraies par des puissances financières spoliant les travailleur.euses de la terre aux déforestations climaticides sur des surfaces immenses pour les plantations d’huile de palme (Socfin) en Afrique et en Asie.
- De la quête d’appropriation hégémonique des moyens médiatiques et culturels de diffusion de la pensée (Hachette, Canal, Europe 1, ses radios, journaux et télés en France mais aussi en Afrique avec Multichoice) au perfectionnement des technologies de surveillance et de répression (Automatic systems, IER, Indestat).
- Des pratiques esclavagistes, viols et passages à tabac sur les employé.es de ses plantations au Cameroun ou au Liberia (Socfin - Socapalm)4 à la répression syndicale brutale et aux purges à Canal ou Itélé5.
- De l’orchestration de la campagne de désinformation contre Reporters Sans Frontières (via Progressif media)6 à la récente reprise de l’École Supérieure de Journalisme de Paris avec un conglomérat d’autres milliardaires réactionnaires.
- De la multiplication de ses agences de conseil, de pub’ (Havas, Havas creative et toutes leurs filiales) et instituts de sondage (CSA) à la mise au pouvoir de gouvernements suffisamment autoritaires et discriminants pour répondre aux besoins dévorants des plus riches, dans un monde où les ressources ne cessent de se raréfier (via des processus de corruption au Togo et en Guinée...et bientôt en France ?).
Il se trouve que l’une ou l’autre des ramifications de ce royaume tentaculaire est probablement implantée non loin de chez vous. Bien au-delà d’une figure toxique et d’un dessein personnel, la bollosphère est avant tout un système, avec ses agents zélés, ses dispositifs clés, ses maillons, ses points faibles. Il est d’intérêt public de faire obstacle à son développement. Nous devons pour cela nous rassembler en un large front à la fois social, syndical, écologiste, antiraciste, féministe, décolonial et international.