Victoire dans l’affaire Geneviève Legay, l’espoir pour en finir avec les violences policières.
Le tribunal correctionnel de Lyon a rendu son verdict ce vendredi 8 mars dans l’affaire de la charge policière ayant failli coûter la vie à Geneviève Legay lors d’une manifestation de gilets jaunes en 2019. Le commissaire Souchi a été condamné à 6 mois de prison avec sursis, le tribunal ayant en effet décidé que la charge ordonnée par le commissaire constituait un « acte de violence qui n’était ni nécessaire ni justifié ni proportionnée au regard des circonstances ».
Geneviève Legay est enfin reconnue comme victime et non comme coupable (Emmanuel Macron à l’époque de l’affaire avait déclaré que Geneviève avait manqué de sagesse). La reconnaissance de ce statut de victime est important et constitue un appui pour toutes les victimes de violences policières qui n’ont pas accès à un procès ou qui n’obtiennent pas justice.
Mais c’est également un précédent précieux pour les libertés publiques et pour lutter contre les dérives de la doctrine du maintien de l’ordre. Car pour la première fois en 70 ans un donneur d’ordre est condamné pour violences policières, et ce dans le cadre d’une mobilisation sociale. C’est une jurisprudence qui sera utile pour défendre les libertés de manifestation et d’expression tant mises à mal par le macronisme. Car, bien qu’épinglé pour ses nombreuses atteintes aux libertés publiques par les plus grandes instances internationales, le gouvernement est déterminé à museler la contestation politique. Il recourt abusivement aux dispositifs des lois sécuritaires et du maintien de l’ordre pour neutraliser les mouvements sociaux. Cette victoire pointe un abus de maintien de l’ordre et une atteinte disproportionnée à la liberté d’expression et de manifestation.
"Je voulais que ce procès serve à toutes les victimes de violences policières. Je voulais gagner pour que ça fasse jurisprudence. Parce qu'il faut arrêter, il faut que ça cesse"
La réaction de Geneviève Legay après la condamnation du commissaire Rabah Souchi à 6 mois avec sursis pic.twitter.com/FRvooNUjZX
— Attac France (@attac_fr) March 10, 2024
Condamnation de deux Rosies, la répression d’une action symbolique doit être combattue.
Le tribunal de Paris a condamné ce vendredi 8 mars deux militants Rosies pour avoir écrit à la craie des revendications féministes. Le 7 février 2023 lors d’une action de désobéissance civile organisée par Attac devant l’Assemblée nationale, des Rosies ont dansé et chanté devant l’hémicycle et ont écrit des messages à la craie pour dénoncer l’impact sexiste de la réforme des retraites dont les femmes sont les grandes perdantes.
Pour cette action purement symbolique, 9 Rosies ont été interpellé·es et placé·es en garde-à-vue. 7 classement sans suite et 2 ont terminé en procès.
D’abord condamnés pour dégradation à la craie dans le cadre d’une ordonnance pénale le 11 juillet 2023 à une amende de 400€, Attac a fait appel de cette condamnation pour démontrer en procès l’arbitraire et la disproportion de la procédure. Ce 8 mars, la justice a de nouveau prononcé une peine d’amende malgré le caractère symbolique et l’absence de dégradation. C’est pourquoi Attac a décidé de faire appel de cette décision injuste et scandaleuse.
Dénoncer les inégalités femmes/homme par une action désobéissante c’est faire usage des libertés d’expression et de manifestation. Une action qui porte un message d’intérêt général doit être saluée et non réprimée !
Soutien aux camarades ! La répression d’une action symbolique pour la justice sociale et l’égalité femmes hommes, le jour de la journée internationale des droits des femmes.
C’est même pas une blague… #8mars2024 Nous faisons appel.
On ne se laissera pas intimider ! https://t.co/rYGRyGyxKP pic.twitter.com/bzG3kVVQml— Youlie Yamamoto (@YoulieYAM) March 8, 2024
Pour la défense de nos libertés publiques et le droit à l’emploi de la désobéissance civile, qui rappelons le est un mode d’expression et d’action qui est garanti par le droit international, nous devons rester mobilisé·es ! Nous vous tiendrons informé·es de la date du procès.