Un génocide ça ne se regarde pas, ça s’arrête. Boycott Désinvestissement Sanctions !

jeudi 15 février 2024, par Attac France

Contre la situation de génocide à Gaza, dénoncée en vain par la Cour Internationale de Justice en janvier, Attac soutient toujours les initiatives de boycott, comme celle à l’échelle du territoire français, du 17-18 février, et demande que des sanctions contre Israël soient prises, entre autres l’arrêt des exportations militaires vers Israël et la fin de l’accord d’association UE-Israël.

Le vendredi 26 janvier, une décision essentielle a été prise par la Cour Internationale de Justice (CIJ) : elle reconnaît l’existence d’un risque « réel et imminent » de « préjudice irréparable » pour les populations de l’enclave palestinienne et demande à Israël d’assurer d’urgence l’aide humanitaire et de prendre toutes les mesures empêchant la commission d’actes génocidaires. Elle estime que les conditions de (sur)vie imposées aux Palestinien·nes de Gaza, l’impossibilité de leur prodiguer des soins, ainsi que le nombre élevé de morts chez les femmes et les enfants, font entrer la situation dans le champ de la convention sur le génocide.

En effet, depuis le 7 octobre, les Gazaouis subissent quotidiennement les atrocités de l’armée israélienne : 6 000 bombes par semaine, 200 personnes par jour meurent sous les bombes, 90 % de la population est déplacée, et les déplacé·es sont chassé·es d’un refuge à l’autre, les corridors de déplacement ne garantissent pas la sûreté, et le gouvernement israélien a déjà commencé à bombarder le sud de l’enclave, la ville de Rafah, où s’est massée la majorité de la population gazaouie, en envisageant une offensive terrestre sur ce dernier refuge. Les frontières vers Israël ou l’Égypte sont fermées, l’aide humanitaire n’entre qu’au compte-gouttes, la famine s’étend ainsi que les épidémies, chaque jour 10 enfants sont amputés sans anesthésie. Les arrestations arbitraires, les humiliations, la torture et les disparitions forcées sont aussi le lot des civils Palestiniens arrêtés en Israël, en Cisjordanie ou dans la bande de Gaza.

Malgré le courage de l’Afrique du Sud qui a porté ces atrocités au plus haut lieu de la justice internationale, soutenue par la Bolivie, la Turquie, la Malaisie, la Jordanie et l’Organisation de la coopération islamique (OCI), et malgré la décision de la Cour Internationale de Justice (CIJ), Israël a nié la réalité des faits dénoncés. La CIJ n’a pas de moyen pour faire respecter ses décisions. Il ne reste que la pression extérieure pour faire respecter ce cri d’alarme.

Les États doivent se conformer à leurs obligations légales en prenant toutes les mesures possibles pour s’assurer qu’Israël respecte la décision de la CIJ et mette en œuvre intégralement et sans délai les mesures provisoires ordonnées, ne serait-ce qu’en arrêtant immédiatement l’offensive et en autorisant toute l’aide humanitaire nécessaire. Si le gouvernement français se conformait à ses obligations au regard du droit international, il lui faudrait prendre des sanctions contre Israël. Or il se contente d’appeler au cessez-le-feu sans aucun moyen de pression véritable. Au contraire, via la voix du ministre des Affaires étrangères mercredi 17 janvier, la France s’est refusée à soutenir les accusations de génocide contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza. « Accuser l’État juif de génocide, c’est franchir un seuil moral. On ne peut exploiter la notion de génocide à des fins politiques », a déclaré le ministre des affaires étrangères, Stéphane Séjourné. 

BOYCOTT, DÉSINVESTISSEMENT, SANCTIONS
Au niveau de l’Union européenne (UE), un porte-parole de la Commission européenne a réaffirmé le soutien de l’Union à la CIJ, mais s’est abstenu de soutenir la plainte pour génocide contre Israël ou d’engager des sanctions. Il serait pourtant possible de commencer par une sanction économique. Ainsi Attac a récemment signé une lettre ouverte aux responsables de l’UE, demandant la suspension de l’accord d’association UE-Israël, « en raison de la violation des clauses relatives aux droits humains de cet accord. […] Il est clair que la politique de l’UE jusqu’à présent a été un échec dans ce contexte ».

Cependant, comme il peut paraître illusoire d’attendre une réaction rapide et efficace de la part des États et institutions qui bénéficient de leur domination économique et militaire et du cadre international néo-colonial, Attac apporte son soutien aux initiatives demandées aux sociétés civiles du monde entier par la société civile palestinienne. L’une d’entre elles est la campagne BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions), qu’Attac soutient depuis longtemps, et qui appelle à faire pression sur les États pour appliquer des embargos et des sanctions contre Israël et à imposer des boycotts et retrait d’investissement contre des entreprises qui soutiennent ou financent la colonisation israélienne.

BOYCOTT CARREFOUR AU NIVEAU NATIONAL LES 17-18 FÉVRIER
Attac salue la multiplication des initiatives dans la ligne de la campagne BDS. Il y aura justement un week-end d’action, les 17 et 18 février, contre Carrefour, qui est complice et bénéficiaire de la colonisation illégale de la Palestine, et dont la branche israélienne a fait don de milliers de rations alimentaires aux soldat·e·s de l’armée israélienne. Des organisations climat se sont engagées sur ce thème, au vu de l’urgence de la situation. Contrairement à ce qui est souvent prétendu à tort, le boycott est légal. Et il marche : à la fin de l’année dernière, les pressions exercées sur PUMA, qui était une cible BDS depuis plusieurs années, ont conduit la marque à annoncer ne pas renouveler son contrat avec l’association israélienne de football (IFA) qui gère des équipes dans les colonies israéliennes illégales.

Attac SOUTIENT LA CAMPAGNE STOP ARMING ISRAEL
Par ailleurs, une sanction logique que les États ou les entreprises d’armement devraient prendre en ce moment est l’arrêt des ventes d’armes à Israël. En France, on vend pour 25,6 millions d’euro de matériel militaire par an à Israël, ce qui n’est pas énorme, au regard des ventes d’armes françaises, mais n’empêche nullement d’aider à commettre des crimes de guerre. Ainsi l’entreprise française Exxelia Technologies est poursuivie par les membres d’une famille palestinienne dont trois enfants ont perdu la vie lors d’une frappe israélienne en 2014 pour complicité de crime de guerre et homicide involontaire. La campagne Stop arming Israel émane des syndicats palestiniens et demande aux sociétés civiles et aux syndicats dans le monde entier de convaincre les travailleur·ses des usines d’armement de ne pas construire d’armes pour Israël, et les États et entreprises concernées de ne pas vendre à Israël. 

PLUSIEURS ARRÊTS DE COOPÉRATION MILITAIRE
La campagne Stop arming Israel France a déjà de nombreuses actions à son actif dans toute la France et Attac encourage ses membres à les rejoindre. Attac a signé en novembre 2023 une tribune internationale appelant les États qui ont fourni et continuent de fournir des armes et d’autres formes d’assistance militaire à Israël à respecter leurs obligations légales pour empêcher Israël de perpétrer de nouveaux crimes internationaux et d’autres violations graves du droit international. Cela inclut leur obligation d’empêcher la commission de génocides. Plusieurs victoires ont déjà été obtenues au niveau international : la Wallonie (Belgique) a annoncé suspendre ses envois d’armes à Israël, suite à la décision de la CIJ. L’entreprise de transports britannique K+Net l’entreprise japonaise Itochu ont annoncé la fin de son contrat avec l’entreprise d’armement israélienne Elbit Systems. Le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Albares, a affirmé que, depuis le 7 octobre, Madrid avait suspendu toutes les licences d’exportation d’armes vers Israël. Une première bataille juridique sur l’armement a également été gagnée aux Pays-Bas.

De manière plus urgente que jamais, il faut suspendre toute livraison de matériel militaire et coopération militaire avec Israël, et prendre des sanctions diplomatiques et économiques contre l’État d’Israël tant qu’il ne se conforme pas aux ordonnances de la CIJ, comme il aurait déjà fallu le faire depuis longtemps pour obtenir le respect du droit international et de l’autodétermination du peuple palestinien.

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