Contre les offensives transphobes, prenons largement part aux marches des fiertés

jeudi 30 mai 2024, par Attac France

Attac appelle ses adhérent·es et ses militant·es à participer aux marches des fiertés organisées tout au long du mois de juin et jusqu’à début juillet, dans de nombreuses villes. Dans un contexte d’offensives transphobes, il est crucial que les Pride soient massives et les militant·es d’Attac peuvent participer à en grossir les rangs.

Notre association porte en effet des principes féministes, antifascistes et de justice sociale et se doit donc d’être alliée des luttes pour les droits des personnes trans. La mobilisation en cours depuis le 5 mai dernier entend non seulement défendre les droits conquis par la lutte mais surtout gagner de nouveaux droits et notamment la déjudiciarisation du changement d’état civil.

Le 11 avril dernier, Dora Moutot et Marguerite Stern publiaient Transmania. Ce brûlot, qui se présente comme une enquête sur les « dérives de l’idéologie transgenre » est en réalité un outil aux mains des mobilisations transphobes. Les autrices, qui se présentent comme féministes, mobilisent des théories controversées et cèdent à de nombreux raccourcis. De son côté, le groupe des sénateurs LR a déposé une proposition de loi visant à « encadrer les pratiques médicales dans la prise en charge des mineurs souffrant de dysphorie de genre ». Elle a été adoptée au Sénat le 28 mai. Son objectif est clair : rendre encore plus difficiles les transitions de genre chez les personnes mineures en leur interdisant les transitions hormonales. L’adoption d’une telle loi ferait de la France le pays le plus restrictif d’Europe en matière de transition des personnes mineures. Mais elle vise en réalité à aller au-delà ; l’objectif de celles et ceux qui militent contre les droits des personnes mineures trans est en réalité de s’attaquer à toutes les personnes trans. Cette proposition de loi fait suite à un groupe de travail sénatorial. Le rapport qui en a été tiré a été confié à deux personnalités transphobes, dans un objectif évident de manipulation. La droite sénatoriale et l’extrême droite se font ainsi le relai de l’Observatoire de la petite sirène, et Ypomoni officines transphobes.

Cette offensive constituerait le premier pas vers la remise en cause de droits acquis de haute lutte par les personnes LGBTQIA+. Si on se souvient que le mariage pour toutes et tous a été légalisé en 2013, on oublie facilement que l’obligation d’être stérilisé·e pour changer de genre ne date que de 2016, et que la dépsychiatrisation de la transidentité n’est entrée en vigueur qu’en 2022. Les offensives réactionnaires se concentrent stratégiquement et en priorité sur les droits les plus récents et les moins ancrés, donc les plus fragiles.

Se mobiliser en tant que féministes

A travers son espace Genre, son groupe anti-sexisme ou les Rosies, Attac fait vivre les principes féministes inscrits dans ses derniers rapports d’orientation. La transphobie n’est que le nouveau visage d’un patriarcat qui mute et s’adapte. Il ne faut pas oublier qu’en Amérique du Nord ou en Europe, les mouvements anti-avortement et anti-genre agissent main dans la main. Mobilisations féministes et mobilisations trans ne font en réalité qu’une.

Se mobiliser contre l’extrême-droite

A travers le récent groupe antifasciste, Attac s’implique pleinement dans la lutte contre les extrêmes-droites. Une partie d’entre elles a transformé son discours pour apparaître féministe. C’est ce qu’on appelle le fémonationalisme ou l’homonationalisme. Ne nous y trompons pas, les extrêmes-droites demeurent anti-féministes sexistes et virilistes et attachées à un ordre social conservateur. La transphobie est leur nouveau cheval de bataille. Après la proposition de loi portée par LR au Sénat, la proposition transphobe que nous dénonçons et que nous appelons à combattre dans la rue sera portée à l’Assemblée nationale par le RN.

Se mobiliser pour la justice sociale

Notre association est attachée aux droits qui forment les bases d’une démocratie et d’une citoyenneté sociale. Les personnes trans sont massivement victimes de discriminations et à ce titre, sont trop souvent précarisées. Cette précarité, qui serait encore accentuée par des lois restreignant leurs libertés, entraîne à son tour des conséquences, notamment dans l’accès au soin.. En outre, de nombreuses personnes exilées, d’autant plus précaires et discriminées, sont également concernées. Tout comme nous nous sommes mobilisé·es contre la loi Asile et immigration, nous devons nous mobiliser contre les attaques transphobes. En passant nous-mêmes à l’offensive et en apportant notre soutien aux luttes trans, nous contribuerons à l’obtention de nouveaux droits tels que l’accès gratuit et garanti à un parcours médical dépsychiatrisé. Au-delà de la mise en place de nouveaux droits, ces derniers ne pourront être effectifs que dans le cadre de services publics de santé renforcés et d’une sécurité sociale à la couverture étendue à de nouveaux soins.

Partout, mobilisons nous pour les droits des personnes trans et des personnes LGBTQIA+

La société se trouve aux croisement des chemins. D’un côté, celle d’une victoire du camp réactionnaire et de sa transphobie, et un déclin des droits des personnes trans, qui engendrerait une perte de droit et une stigmatisation progressive pour toutes les personnes ne correspondant pas à la norme, et les condamnerait à la précarité. De l’autre, celle que le camp social propose : la possibilité pour chacune et chacun de s’autodéterminer, en baissant autant que possible les barrières à la définition de sa propre identité. Alors que les partis politiques du camp social portent une proposition dans ce sens au Sénat, visant notamment à déjudiciariser le parcours des personnes trans, le rôle d’Attac, en tant que mouvement social est d’accompagner ces revendications dans la rue. Attac invite donc tous·tes ses adhérent·es en France et ailleurs, à participer autant que possible aux rassemblements, marches et manifestations des Pride qui auront lieu au mois de juin, et de montrer une solidarité sans faille pour celles et ceux qui sont visé·es par cette offensive, toujours dans le respect de la volonté de ces personnes, et dans l’optique d’une auto-libération où celles et ceux qui ne sont pas directement concerné·es jouent un rôle d’allié·es, laissant les premièr·es concerné·es définir leur propre mode de lutte. Pour les premièr·es concerné·es, nous rappelons que la constitution d’un groupe en non mixité dont le but soit de lutter contre toutes les formes de discriminations envers les personnes LGBTQIA+, dans l’esprit de la charte anti-sexisme, demeure une possibilité.

Cette charte est un document produit par le groupe de travail anti-sexisme constitué en 2020 pour contribuer à la lutte contre le sexisme dans les pratiques militantes d’Attac. Ce groupe de travail est non-mixte (sans homme cisgenre), ce qui signifie que le document a été rédigé à partir de l’expérience de personnes qui se situent dans le camp des personnes dominées dans les rapports sociaux de genre. Conscientes des interactions du patriarcat avec d’autres oppressions notamment racisme et rapports de classe sociale), les membres du groupe anti-sexiste insistent sur le caractère incomplet de cette charte, qui n’a pas vocation à rester statique mais bien à évoluer et à être améliorée pour prendre en compte des expressions de violence liées à d’autres rapports de domination.

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