Contre Greendock et l’empire logistique, retour sur un week-end de mobilisations

jeudi 30 mai 2024, par Attac France

Les mobilisations écologistes du dernier week-end de mai ont donné lieu à nouveau à une répression de grande ampleur. Après les militant·es d’Extinction Rebellion et d’Attac qui ont dénoncé le rôle de Total dans les dégradations environnementales, à l’occasion de l’AG de la multinationale (lire le communiqué ici), ce sont les manifestant·es opposé·es à l’implantation d’un méga-entrepôt dénommé Greendock, sur les rives de la Seine, dans la banlieue nord de Paris, qui ont subi la répression.

Partie de Gennevilliers, la manifestation du 25 mai était composée de trois cortèges, dont l’un devait bloquer une voie de communication dans une zone logistique à proximité du parcours de la manifestation, qui accueille entres autres, des entrepôts de Carrefour, Vinci logistique, Chronopost et Mondial Relay. L’accueil policier ne s’est pas fait attendre : grenades de désencerclement, flashballs, lacrymos, poursuite des manifestant.es… Au final, une personne de l’équipe médic blessée et 54 interpellations. Comme pour l’action contre Total de la veille, le gouvernement démontre une nouvelle fois sa volonté de défendre les multinationales plutôt que les intérêts du vivant.

Malgré cette répression, cette mobilisation contre un entrepôt fait suite aux luttes menées depuis des années contre les entrepôts Amazon, par Attac, les Amis de la Terre et d’autres associations écologistes. Elle bénéficie aussi de l’expérience accumulée par les Soulèvements de la Terre, des contacts noués lors des rencontres des Résistantes à l’été dernier et des coordinations de lutte contre la logistique ou contre le déploiement des infrastructures routières.

Car derrière le projet Greendock, c’est l’empire logistique qui était visé ; conséquences environnementales, droits des salariés.es, aménagement du territoire…, les rencontres et actions du week-end ont mis en lumière les différentes facettes du problème, notamment lors du débat avec des représentant·es de la CGT de Geodis et de SUD-Rail, qui ont évoqué les bas salaires, le recours intense à la sous-traitance, la folie du toujours plus, toujours plus vite, qui pousse à des accidents de travail, au profit d’un système commercial qui s’emballe et n’admet aucun temps mort.

L’autre débat, qui a conclu le weekend, portait sur le racisme environnemental. Cette notion, encore peu utilisée en France, cherche à mettre en lumière les effets cumulés des discriminations raciales et des inégalités sociales, à travers la façon dont les choix économiques, industriels et sociaux façonnent l’environnement ; par exemple, aux États-Unis, il a été démontré que les populations noires avaient beaucoup plus de chances d’être exposées à des pollutions industrielles ou de vivre à proximité de déchetteries que les populations blanches. Dans le cas de la Seine-Saint-Denis, où est prévue la construction de Greendock, cette question du racisme environnemental est centrale : le département accueille un nombre important de personnes issues de migrations, il est aussi un territoire industrialisé, un nœud routier et économique essentiel. Comment les choix d’implantation de sites industriels et le peu de souci de préservation d’espaces vivables s’articule aux discriminations vécues pas les populations racisées ? C’était là les questions soulevées à la fin du weekend contre Greendock. Entre ces deux rencontres et la manifestation, le weekend a été ponctué de balades et d’actions naturalistes, conclues par la lecture d’une charte défendant « un droit du fleuve à faire sombrer les aberrations qui menacent son équilibre vital ».

Si la plupart des gardé·es à vue sont sorti·es des commissariats le dimanche, certaines GAV ont été renouvelées, avec des suites pénales à prévoir. Un soutien financier sera bientôt annoncé pour garantir la défense des interpellé·es.

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