Alors que le sentiment d’injustice fiscale est largement répandu dans l’opinion publique du fait de la prise de conscience de l’existence de privilèges fiscaux dont bénéficient les ultra-riches et les multinationales, le gouvernement veut imposer un budget injuste qui pénaliserait fortement les classes populaires et moyennes. C’est pourquoi Attac mène depuis cet été la campagne « Un autre budget est vital », afin de convaincre que l’austérité n’est pas une fatalité et que c’est aux ultra-riches de faire des efforts.
Après les propos virulents de Bernard Arnault contre la taxe Zucman, Attac a mené une action symbolique, écrivant « Tax the rich » à la craie sur les vitrines de la Samaritaine, vitrine parisienne du groupe LVMH et de Bernard Arnault. Cette action symbolique n’a entraîné aucune dégradation. D’ailleurs, la plainte de la Samaritaine à l’origine de la convocation de nos militantes ne mentionne ni préjudice ni dommage matériel.
La convocation de militantes constitue, en soi, une mesure d’intimidation politique pour faire taire notre combat pour la justice fiscale. Cela s’inscrit dans un phénomène d’augmentation de la criminalisation des mouvements sociaux et écologistes. De plus, convoquer la porte-parole d’Attac, représentante politique de l’association, qui n’a fait que porter nos revendications pendant l’action, constitue une atteinte aggravée à la liberté d’expression. Attac est dans le viseur de la répression.
« Bien que la taxe Zucman soit plébiscitée dans l’opinion publique, une alliance entre les députés RN, LR et macronistes a bloqué toute mesure visant à mettre fin aux privilèges fiscaux des ultra-riches. La seule réponse apportée à la légitime revendication de justice fiscale est donc la répression ! », s’indigne Raphaël Pradeau, porte-parole d’Attac.
L’adoption du budget 2026 s’inscrit dans la continuation d’une séquence de brutalisation de la démocratie. Malgré les censures de deux Premiers ministres, Emmanuel Macron s’obstine « quoi qu’il en coûte » à poursuivre sa politique injuste de soutien indéfectible aux ultra-riches et à se faire le marchepied du RN.
Cette violence institutionnelle déployée par le pouvoir macroniste s’accompagne d’une répression accrue, policière et judiciaire.
« Manifestations interdites, arrestations arbitraires, convocations, dissolutions… la contestation politique pour le progrès social et un monde soutenable devient impossible. Les atteintes aux libertés publiques s’intensifient et frappent de plein fouet le mouvement social, qui constitue pourtant un des derniers remparts démocratiques. Alors que l’extrême droite gagne du terrain chaque jour, nous devons faire front de la manière la plus unitaire, solidaire et large possible face à cette répression politique grandissante » demande Youlie Yamamoto, porte-parole d’Attac
Les militantes font désormais face à des menaces de gardes à vue, perquisitions et procès suite à des manifestations ou actions de désobéissance civile (jusqu’à six mois de prison ferme pour une militante de Dernière rénovation). Les associations voient leurs financements remis en cause (subventions supprimées pour la LDH, remise en cause des déductions fiscales...) quand elles ne sont pas menacées de dissolution (Soulèvements de la Terre et Jeune Garde). Les syndicats subissent également une répression accrue, comme en témoignent les très récentes convocations par la police d’un militant de Sud rail ou la procédure disciplinaire contre un militant Sud à Hénin-Beaumont.
À l’heure où le RN se tient aux portes du pouvoir, plus que jamais nous devons nous rassembler pour stopper ces dérives autoritaires et porter nos propositions pour une société solidaire, véritablement démocratique, socialement et écologiquement juste.

