Au pied du Rocher des Doms, d’autres militant·e·s ont déployé une deuxième banderole « Taxons les riches » et allumé des fumigènes, tandis qu’une marionnette géante crachait des billets de 60 milliards d’euros, symbolisant les 6 propositions de justice fiscale défendues par Attac [1]. Cette action marque le retour d’Attac à Avignon, le comité local Attac Grand Avignon venant de se reconstituer.
Alors qu’un tiers de la population d’Avignon vit sous le seuil de pauvreté, voir une partie de la ville privatisée pour un défilé de mode en présence 300 VIP débarquant en jet privé est indécent. Louis Vuitton fait partie du groupe LVMH, appartenant à Bernard Arnault, l’homme le plus riche de France. Les vêtements présentés lors de ce défilé ne peuvent être achetés que par une minorité de privilégié.e.s souhaitant montrer ostensiblement leur richesse.
Depuis 2017, Emmanuel Macron a multiplié les cadeaux fiscaux aux plus riches (transformation de l’ISF en IFI, flat tax sur les revenus financiers...), qui payent désormais moins d’impôts que le reste de la population en proportion de leurs revenus. Ces cadeaux fiscaux ont aggravé la dette publique, comme l’a montré Attac dans le rapport « La dette de l’injustice fiscale » [2], cette dette publique étant utilisée par le gouvernement pour justifier une politique d’austérité qui aggrave la casse des services publics et de la protection sociale.
Attac s’est donc saisie de l’occasion de ce défilé de luxe pour affirmer que l’austérité n’est pas une fatalité, à condition de faire payer leur juste part d’impôt aux plus riches. Cette action s’inscrit dans une campagne d’interpellation des sénatrices et les sénateurs, afin qu’ils votent le 12 juin en faveur de la proposition de loi instaurant un impôt plancher sur la fortune des ultra-riches, dite taxe Zucman, qui a été adoptée par l’Assemblée nationale en février. Cette proposition est soutenue par une pétition signée par plus de 25 000 personnes [3].