Désintox : le casse du système de retraites se précise

mercredi 1er juin 2022, par Attac France, Raphael Pradeau

À la sortie du conseil des ministres de ce jour, le 1er juin 2022, Olivia Grégoire, porte-parole du gouvernement, insistait sur la nécessité du projet de réforme des retraites porté par Emmanuel Macron. Ce qui est présenté comme une réforme « indispensable » s’apparente en fait à un casse du système des retraites pour financer d’autres dépenses.

Il faut écouter la porte-parole du gouvernement pour mesurer à quel point le gouvernement nous prend pour des imbéciles quand elle justifie la future contre-réforme des retraites ! Olivia Grégoire commence par prétendre que la réforme de des retraites est « indispensable ». Les macronistes préparent l’opinion publique depuis des mois à un recul de l’âge de la retraite « indispensable » du fait des progrès de l’espérance de vie.

Extrait du compte rendu du conseil des ministres :

Le recul de l’âge de la retraite serait « indispensable » pour garantir la soutenabilité financière de notre système de retraite, selon la macronie. Pourtant ce n’est pas ce que montre le Conseil d’orientation des retraites, comme le montre ce graphique.

JPEG - 83.3 ko

Quand on l’écoute Olivia Grégoire, on comprend que l’argumentaire macroniste a une grosse fragilité : la réforme de viserait pas à financer les retraites mais à « financer les grandes priorités ».
Ainsi, faire des économies sur les retraites permettrait de « dégager des marges de manœuvre pour financer le progrès social » : on comprend dès lors que cette réforme n’a rien d’indispensable et que le système de retraite actuel est solide financièrement. Alors pourquoi financer d’autres mesures avec nos cotisations retraites ? Réponse d’Olivia Grégoire : « nous refusons de le financer par une augmentation des impôts » !

Les riches ne payent plus l’ISF et profitent de la flat tax mais il est hors de question de revenir sur ces mesures injustes pour le gouvernement, qui préfère demander à tous les français de travailler plus longtemps au lieu de faire payer leur juste part d’impôt aux riches !

Pendant des mois Macron nous a expliqué qu’il faudrait travailler plus longtemps parce que l’espérance de vie augmente et que ce serait le seul moyen de financer de façon pérenne notre système de retraite (puisque le gouvernement écarte toute hausse de cotisations patronales). Mais en réalité on comprend de plus en plus clairement que la réforme des retraites ne vise pas à financer les retraites, mais bien d’autres projets, projets que le gouvernement refuse de financer par l’impôt, alors même qu’il a fait des cadeaux fiscaux aux riches pendant 5 ans !

Il va pourtant être difficile de nous expliquer que cette réforme est « indispensable » alors qu’en même temps le gouvernement assume qu’il ne s’agit pas de financer les retraites. Dès lors il va nécessairement se développer un débat sur comment « financer le progrès social », par exemple sur l’autonomie. Nous serons nombreux à dire que pour financer cela il faut que chacun paye sa juste part d’impôt plutôt que de siphonner les caisses de retraites ! Si le gouvernement cherche de l’argent, il peut commencer par revenir sur les mesures fiscales injustes prises depuis 2017, en rétablissant l’ISF et en rétablissant la progressivité de l’imposition des revenus financiers à la place de la flat tax. Le gouvernement peut aussi enfin s’attaquer à l’évasion fiscale, notamment celle pratiquée systématiquement par les multinationales, comme vient encore le rappeler le scandale General Electric.

Bref, reculer l’âge de la retraite n’a rien d’ « indispensable », il n’existe pas de « nécessité de travailler plus longtemps » comme l’affirme Olivia Grégoire : c’est un choix politique effectué par un gouvernement qui refuse de faire payer à chacun sa juste part d’impôt !

J’agis avec Attac !

Je m’informe

Je passe à l’Attac !

En remplissant ce formulaire vous pourrez être inscrit à notre liste de diffusion. Vous pourrez à tout moment vous désabonner en cliquant sur le lien de désinscription présent en fin des courriels envoyés. Ces données ne seront pas redonnées à des tiers. En cas de question ou de demande, vous pouvez nous contacter : attacfr@attac.org