Le discours officiel met en avant la nécessité de rééquilibrer les comptes du système de retraites pour « pérenniser notre modèle social ». Mais en même temps, il invoque un autre registre, celui du besoin de financer d’autres chantiers importants, la transition énergétique, la santé, l’école, ... Puisqu’une augmentation des impôts est exclue (soi-disant pour défendre le pouvoir d’achat), la solution serait, sans surprise, la croissance : produire plus de richesses... et donc travailler plus longtemps car, argument inusable, nous vivons plus longtemps ! À chaque étape, ce discours – purement néolibéral – est faux et hypocrite : il relève de l’infox (information mensongère, délibérément biaisée, contribuant à la désinformation).
Ce texte se propose, dans la première partie, de réfuter cette présentation d’un avenir menacé du financement des retraites et de montrer l’injustice et le coût humain d’un recul de l’âge de départ. Refuser ce recul ne signifie pas pour autant se satisfaire de la dégradation continue des retraites sous l’effet des réformes passées : décrochage du niveau de vie des retraité·es, fortes inégalités entre catégories sociales, et entre femmes et hommes : c’est l’objet de la deuxième partie. Enfin, la dernière partie abordera les pistes possibles pour améliorer le système, et soulignera l’importance de réfléchir à la question des retraites en lien avec l’emploi, les conditions de travail et plus globalement le projet de société.