Plan de relance de l’Union européenne : une réponse inadéquate à la crise

vendredi 12 juin 2020, par Attac Autriche

Déclaration d’Attac Autriche à propos du plan de relance présenté par la Commission européenne le mercredi 27 mai dernier.

Le mercredi 27 mai, la Commission européenne a présenté son plan de relance en réponse à la crise du coronavirus. Pour le réseau altermondialiste Attac, ce plan n’est pas une réponse adéquate à la crise actuelle.
« La proposition ne modifie pas les problèmes structurels de l’UE et de la zone euro. La BCE est supposée continuer à ne pas financer directement les États, alors qu’il est maintenant devenu indispensable de le faire. Les relations économiques entre les États membres sont toujours basées sur la concurrence fiscale et géographique, et non sur la coopération », explique Elisabeth Klatzer d’Attac Autriche.

Avec le Semestre européen, la menace d’une nouvelle phase d’accentuation des politiques néolibérales se profile

À long terme, ce plan pourrait aggraver la crise économique : puisque l’aide financière ne devrait en théorie être accordée qu’après que la Commission européenne a examiné les plans des États dans le cadre du Semestre européen. Toutefois, cet instrument n’est pas politiquement neutre. Son principal objectif est de réduire les déficits par des réductions des dépenses, par exemple dans les services sociaux et la santé, et de mettre en œuvre des réformes néolibérales, par exemple sur le marché du travail.

« Depuis 2010, la Commission européenne a appelé les États membres à 63 reprises au cours du semestre européen à réduire ou à privatiser le système de santé ; 105 fois il s’agissait de la réduction des retraites et des soins de santé et 50 fois de demandes de réduction des salaires. Dans 38 cas, la Commission a recommandé un assouplissement de la protection contre les licenciements ou un affaiblissement des syndicats », explique Mme Klatzer [Source : « Austerity kills : Commission demanded cuts to public healthcare spending 63 times from 2011-2018 »].

« Le Fonds de reconstruction pourrait continuer à servir d’outil pour soutenir la politique néolibérale de l’UE en matière de réductions des retraites, des salaires ou des services publics ».

En même temps, le volume du fonds ne reflète pas l’ampleur de la crise. L’aide ne représente que 0,5 % du PIB de l’UE sur une période de quatre ans. Mais les pays ont désormais besoin d’une marge de manœuvre beaucoup plus importante pour faire face rapidement à la crise économique.

Attac est favorable au financement public de la BCE et au paiement de la crise par les plus riches

« Le plus logique serait que les États se financent directement auprès de la Banque centrale européenne à des taux d’intérêt bas afin de mener une transformation socio-écologique nécessaire. Mais cette voie est bloquée par les traités de l’UE », critique Klatzer. La proposition révèle ainsi comment les règles actuelles de l’UE empêchent une solution efficace à la crise. En outre, Attac appelle à une contribution des plus riches pour surmonter la crise. A travers le partage des coûts engendrés par la crise de la Covid, Attac a présenté un modèle qui peut être mis en œuvre de manière coordonnée tant au niveau national qu’au niveau européen afin de surmonter cette crise en toute solidarité.

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