Si les négociations en face à face au siège de l’OMC à Genève sont suspendues, l’OMC parait pressée de finaliser les négociations portant sur la pêche, quitte à manquer de transparence et au prix d’immenses difficultés pour les pays pauvres : des textes de négociation sont rédigés sans les consultations adéquates, notamment des pays du Sud, conduisent à des propositions trop désavantageuses pour les populations de pêcheurs des pays du Sud. Comme si l’OMC voulait à tout prix conclure ces négociations d’ici à juin ou juillet alors que la majorité des États de la planète doivent consacrer leur énergie à faire face à la pandémie de COVID-19.
Les 150 organisations signataires dénoncent « un processus biaisé et antidémocratique mené avec une hâte injustifiée par courrier électronique » et demandent à l’OMC « d’arrêter immédiatement les négociations sur la pêche et aux États membres de cesser de participer à ce processus jusqu’à ce qu’il puisse être poursuivi de manière transparente, inclusive et rationnelle, ce qui n’est pas possible si la normalité n’est pas rétablie dans le monde entier ».
Par ailleurs, la lettre indique que l’OMC devrait plutôt se concentrer à satisfaire « les besoins nationaux et mondiaux dans la lutte contre le COVID19 », par exemple « en assouplissant les règles de propriété intellectuelle imposées de l’OMC (ADPIC) et en facilitant l’accès au traitement pour les patients touchés par le COVID19 ».