Attac Allemagne au gouvernement allemand - Coronavirus : soutenez dès à présent les gestes de solidarité entre pays de la zone euro

vendredi 24 avril 2020, par Attac Allemagne

L’Allemagne doit cesser de s’opposer à des mesures budgétaires communes. Une interpellation d’Attac Allemagne.

Attac appelle le gouvernement allemand à soutenir les mesures budgétaires communes des pays de la zone euro pour
la gestion de la pandémie de Covid-19. « Le blocus mutuel des pays de la zone euro révèle clairement les intérêts égoïstes des différents États au détriment de tous. Le gouvernement allemand doit maintenant cesser de s’opposer à la solidarité intra-européenne. En Italie et en Espagne en particulier, les gens ont besoin de soutien aujourd’hui », déclare Detlev von Larcher, du groupe de travail national d’Attac sur les marchés financiers et la fiscalité.

Selon Attac, les « euro-obligations » sont nécessaires pour renforcer le système de santé public dans tous les pays de la zone euro, pour assurer une source de revenus à tou.te.s, pour soutenir les structures économiques et pour financer la reconstruction ultérieure et la restructuration socio-écologique nécessaire de l’économie.

Attac renvoie à l’article 122, paragraphe 2, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE), qui stipule qu’une aide financière doit être accordée à un État « qui est touché par des catastrophes naturelles ou des événements extraordinaires échappant à son contrôle [...] ».

« C’est le moment où jamais d’agir dans un esprit de solidarité en Europe et d’appliquer cet article », déclare Alfred Eibl du Conseil d’administration d’Attac. « A cette fin, en 2010, le mécanisme de stabilisation financière, ou MESF, a été créé ; dans ce cadre la Commission européenne peut lever des obligations sur le marché des capitaux. Il faut maintenant y recourir. Nous n’avons pas besoin d’un nouvel instrument, nous devons simplement adapter l’instrument existant aux conditions actuelles ».

L’Allemagne, l’Autriche et les Pays-Bas doivent agir dans un esprit de solidarité

Avec les euro-obligations, les pays de l’UE contractent des emprunts ensemble, se répartissent les fonds entre eux et partagent la responsabilité de la charge des intérêts et du remboursement. Il en résulte des conditions de crédit favorables. En outre, les différences de primes de risque des diverses obligations d’État européennes sont éliminées. Selon Attac, ces différences sont absurdes dans une véritable union monétaire et entravent l’activité économique commune, car elles représentent des avantages et des désavantages compétitifs injustifiés. Puisque la Banque centrale européenne est impliquée dans ce processus d’allocation*, elle rachètera également une grande partie de ces obligations, qui ne pèseront pas sur les budgets nationaux.

Pour Alfred Eibl : « La relance de cet instrument de crédit, qui a désormais un caractère d’urgence, a échoué jusqu’à présent, notamment en raison de l’opposition de l’Allemagne, des Pays-Bas et de l’Autriche. Il faut immédiatement mettre un terme à ce comportement profondément anti-solidaire qui ne sert que l’intérêt égoïste de certains groupes socio-économiques nationaux. ».

Financer les coûts de la crise par l’impôt sur la fortune

Attac appelle également à une répartition équitable des coûts de la crise et met en garde contre une nouvelle politique d’austérité, telle que celle qui a été imposée lors de la crise de l’euro en Grèce. Selon Detlev von Larcher : « Les pays de la zone euro doivent faire peser la charge fiscale sur les groupes sociaux ont bénéficié d’une politique fiscale injuste ces dernières années. Le moment est venu d’introduire enfin un impôt progressif sur les hauts revenus et le patrimoine ».

P.-S.

Traduit de l’allemand vers le français par Alice Picard

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