Le RN est décidé à rallier le vote des femmes. Dans une vidéo publiée ce lundi 17 juin, Jordan Barbella dit vouloir s’adresser à "toutes les femmes de France". Il y défend le bilan de son parti sur les droits des femmes à l’Assemblée. Son parti pourrait se féliciter d’avoir porté des sujets comme la prise en charge de l’endométriose ou la lutte contre les mutilations sexuelles. De fait, alors que les femmes ont moins voté pour le FN pendant très longtemps, cet écart appelé "Radical Right Gender Gap" n’existe plus depuis 2012 en France.
Pourtant, le RN n’est pas le parti de toutes les femmes. Il ne s’adresse ni aux femmes précaires, ni aux femmes lesbiennes, ni aux femmes trans, ni aux femmes exilées, ni, surtout, aux femmes musulmanes. Et il n’est certainement pas le parti du droit fondamental à disposer de son corps, malgré les discours.
- Le RN est un parti nataliste. Il souhaite encourager "les familles françaises à concevoir plus d’enfants". En la matière, rien ne le distingue d’Emmanuel Macron qui a souhaité un "réarmement démographique". En outre, le RN souhaite appliquer le principe de la préférence nationale au soutien aux mères isolées élevant des enfants.
- Lorsque le RN évoque les violences sexistes et sexuelles, c’est à travers un prisme raciste, pour accuser les hommes étrangers d’en être les auteurs. Pour lutter contre les VSS, il faut un vrai travail de formation et de prévention, dans tous les milieux socio-économiques et culturels. Mais qu’attendre du RN en la matière alors que lorsque Marine Le Pen a été confrontée à des affaires de violences sexuelles au sein de son propre parti, elle a refusé de sanctionner les mis en cause, qui contestaient les accusations.
- Le RN prône l’interdiction du port du voile dans l’espace public, sous peine d’une amende, une mesure discriminatoire et islamophobe.
- Le RN était contre le PACS et le mariage pour tous. Ses élu·es s’opposent aux droits des personnes transgenres au Parlement ou au Parlement européen. Au contraire, il existe des propositions pour gagner de nouveaux droits pour les personnes trans comme la déjudiciarisation du changement de la mention du sexe à l’état civil.
- Entre 2017 et 2022, le RN n’était pas présent à l’Assemblée nationale lorsqu’il s’agissait de voter un statut pour les femmes atteintes d’endométriose, le renforcement de la protection des mineurs victimes de violences sexuelles ou l’allongement des délais de prescription et l’instauration de seuils d’âge de consentement.
- Contrairement à ce qu’il prétendait en 2023 durant la mobilisation syndicale et citoyenne, le RN ne souhaite plus abroger la réforme des retraites. Pourtant, cette réforme accroît les inégalités entre femmes et hommes. Des politiques publiques véritablement féministes encourageraient le partage du travail domestique par le biais, par exemple, d’un vrai partage du congé parental et revaloriseraient les métiers féminisés.
- En 2012, Marine Le Pen dénonce les "avortements de confort" et affirme qu’elle dérembourserait l’IVG pour faire des économies.
- En 2015, les député·es RN votent contre la loi de modernisation du système de santé, qui facilitait l’accès à l’IVG, autorisait les sages-femmes à la pratiquer par voie médicamenteuse et supprimait le délai de réflexion de sept jours.
- En 2016, le Rassemblement national vote contre l’adhésion à la Convention d’Istanbul contre les violences faites aux femmes.
- En 2018, lors de l’adoption de la loi contre les violences sexistes et sexuelles, les député·es RN sont absent·es ou s’abstiennent.
- En janvier 2020, au Parlement européen, le RN vote contre la résolution sur les écarts de salaires entre les femmes et les hommes et nie même l’existence de ces différences.
- En décembre 2020, le RN a voté contre une résolution du Parlement européen demandant une « formation du Conseil sur l’égalité des genres [...] afin de faciliter l’intégration des questions d’égalité des genres dans toutes les politiques et toute la législation de l’Union ».
- Lors des débats sur le projet de loi « plein emploi » à l’Assemblée nationale, le député RN de l’Aisne, Jocelyn Dessigny, a déclaré : « Nous, nous partons du principe qu’une mère au foyer, elle est peut-être mieux à la maison à s’occuper de ses enfants ».
- En 2021, au Parlement européen, les élu·es RN ont voté contre l’instauration d’une formation obligatoire sur le harcèlement sexuel pour l’ensemble des élu·es.
- En 2022, aucun des 16 livrets thématiques du programme du RN aux présidentielles n’était consacré aux droits des femmes.
- En 2022, le RN a voté contre l’allongement du délai de l’IVG de 12 à 14 semaines et en 2021 au Parlement européen, a refusé de condamner la Pologne qui a restreint ce droit.
- En 2022, le RN a voté contre la PMA pour les couples de femmes
- En janvier 2024, le député RN Serge Muller s’exprime sur les violences conjugales et déclare : « la police n’est pas là pour régler les problèmes de voisinage ».
- En 2024, le groupe RN est celui qui a le moins voté pour la constitutionnalisation du droit à l’IVG et Marine Le Pen s’y est opposée fermement.
Le dimanche 23 juin, partout en France, rejoignez les manifestations et rassemblements avec le front populaire pour lancer les alertes féministes contre le rassemblement national !
Nos autres argumentaires :
- Vous voulez taxer les super-profits ?
- Vous voulez le rétablissement de l’impôt sur la fortune ?
- Vous voulez l’abrogation de la réforme des retraites ?
- Vous voulez l’abrogation de la loi immigration ?
- Vous voulez lutter contre les violences sexistes et sexuelles ?