COP 21 : les partenaires du gouvernement français

vendredi 4 décembre 2015, par Hervé Roussel-Dessartre

Si vous pensiez, concernant le réchauffement climatique, que les multinationales faisaient partie du problème, vous vous trompez… C’est du moins le message que les organisateurs de la COP 21 ont voulu faire passer. Lorsque vous pénétrez dans l’enceinte, ce sont deux grands panneaux qui vous accueillent de chaque côté de l’allée, avec la longue liste des « partenaires » du gouvernement français qu’il remercie pour leur soutien. Et quels partenaires ! EDF, Air France, Google, Facebook, Carrefour ou Ikea. Que des entreprises impliquées dans la construction d’un autre monde plus sobre, plus social et plus coopératif… Et personne ne croira un instant que la France a besoin de pas moins de 63 partenaires pour financer et organiser une telle manifestation. Devant un tel tableau, on est en droit de se demander (mais se le demande-t-on vraiment ?) qui soutient l’autre…

A l’intérieur, vous trouverez aussi l’incontournable Paul qui fabrique chaque jour avec ses petites mains 10 000 petits pains, un distributeur de la Société générale… mais aussi, pour la desserte intérieure (99,99% des gens font le parcours à pieds), de petits bus électriques RATP et Blue Solutions (groupe Bolloré). Les déchets sont recyclés et valorisés par Derichebourg. Il est possible de louer des véhicules électriques du groupe Renault-Nissan.

Par ailleurs, si EDF semble jouer profil bas, ce n’est pas le cas d’Engie (ex GDF-Suez) qui a visiblement décidé de tout miser sur la COP 21. Ainsi Engie est partenaire d’un débat citoyen planétaire organisé en amont de la COP, Engie s’affiche avec son éolienne sur le stand France… Et pour le lancement, le lundi 30, par la France et l’Inde, sous les auspices de l’ONU, de l’Alliance Solaire Internationale qui regroupe en vue du développement de l’utilisation de l’énergie solaire pas moins de 120 pays (principalement situés entre les Tropiques), qui, après François Hollande, Président français, Narendera Modi, Premier ministre indien, Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations-Unies, est intervenu ? Bien vu, Gérard Mestrallet, le PDG d’Engie, pour vanter les mérites de son entreprise et son savoir-faire en la matière…

Dans ces conditions, on comprend mieux pourquoi l’offre d’Enercoop d’alimenter le site de la COP 21 en énergie verte n’a pas été retenue. La capacité de l’entreprise n’est pas en cause puisqu’elle le fait régulièrement comme, par exemple, pour Alternatiba Paris. Il y a là un choix (éminemment politique) de donner de la visibilité à un « acteur mondial de l’énergie » qui affiche en permanence sur son site institutionnel (engie.com) des informations aussi « importantes » que le cours de son action et le niveau du CAC40, plutôt qu’à une entreprise qui se déclare 100% coopératif, 100% renouvelable et qui affirme que « la réappropriation citoyenne de l’énergie est au cœur de [son] projet ».

Ajoutons au tableau les « bonnes intentions » de Bill Gates, et de quelques patrons de multinationales, claironnées dans la foulée de l’alliance solaire et nous prenons conscience combien nous avons encore du pain sur la planche pour montrer que la transition écologique et sociale que nous voulons ne peut pas passer par ces « partenaires », bien au contraire !

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