Chaque année l’Organisation météorologique mondiale (OMM) compile de nouveaux records (température mondiale, concentration de CO2 dans l’atmosphère, superficie des banquises, niveau des mers, etc.) qui devraient replacer la lutte contre les dérèglements climatiques au cœur des priorités tant ces records transcrivent une profonde déstabilisation du système climatique mondial. Déstabilisation confirmée par les nombreux phénomènes climatiques extrêmes dont les conséquences se font toujours plus lourdes.
Le réchauffement climatique se conjugue donc au présent. Tandis que les politiques climatiques, et notamment l’Accord de Paris qui porte sur la période post-2020, se conjuguent essentiellement au futur : beaucoup trop rares sont les actions d’envergure qui se substituent aux grands discours. Comme si l’accumulation de travaux et de savoirs scientifiques, dont les prévisions se confirment peu à peu, restaient sans effet sur les politiques publiques.
L’élection de Donald Trump est souvent avancée pour expliquer l’inertie actuelle des politiques climatiques internationales. C’est oublier un peu vite le peu d’ambition de la politique climatique européenne alors que la Commission européenne et les États membres soutiennent des investissements massifs dans la construction d’infrastructures gazières inutiles, mais aussi la ratification du CETA et sa mise en application provisoire.
C’est oublier aussi la volonté affichée par les architectes de l’Accord de Paris, au lendemain de l’élection de Donald Trump, de confier les clefs de la lutte contre les dérèglements climatiques aux multinationales et aux acteurs privés. Il est malheureusement peu probable que la COP 23, qui se tient à Bonn du du 6 au 17 novembre, permette d’infléchir notablement la situation. A nous de rendre plus lisible cet enjeu : entre le climat et l’approfondissement de la globalisation, il faut choisir.