C’est dans cette zone d’Ahnet que des forages d’exploration ont été effectué fin 2014 sans aucune consultation de la population locale donnant lieu à une forte contestation depuis le début de l’année 2015. Débuté dans la ville d’In Salah, le mouvement s’est très largement renforcé et s’est propagé dans tout le pays, forçant le pouvoir à reculer. Le 21 janvier dernier, après avoir vérifié les informations publiées sur le site de Total, Attac rejoignait les soutiens à cette mobilisation. Dans le cadre de la seconde édition de son « kit anti requins » nous exigions du « requin » Total « le retrait du projet d’extraction de gaz de schiste d’Ahnet en Algérie ». Coïncidence ou pas, Attac se réjouit de l’annonce de Total mais n’est pas dupe car les déclarations contradictoires se sont succédées depuis.
Le 5 février, l’ambassadeur de France en Algérie, Bernard Emié, déclarait « la France est prête à exploiter les gisements de gaz de schiste en Algérie après que Sonatrach ait lancé un appel d’offres international [2] » en ajoutant « “Total” sera la seule compagnie française à présenter un dossier pour exploiter le gaz de schiste ». Le 9 février, le président de la Sonatrach, Said Sahnoun, aurait mieux fait de consulter le site de Total avant d’indiquer « Total n’a jamais été impliqué dans l’exploration du gaz de schiste en Algérie » [3] ! Quel crédit accorder à ces déclarations alors qu’une véritable omerta est entretenue par le pouvoir algérien et les multinationales impliquées dans l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste ?
En tout cas, ces déclarations ne nous suffisent pas. Nous allons maintenir la pression sur Total pour que la multinationale s’engage à ne pas s’impliquer dans toute exploration ni exploitation de gaz de schiste en Algérie, ni aujourd’hui, ni demain.
