Projet du siècle passé, rejeté pendant 40 ans par des riverains et citoyen-ne-s de tout horizon, l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes est devenu, en l’espace d’un week-end, un conflit politique national que nul ne pourra plus ignorer.
Pariant sur le développement des vols Low Cost aux pratiques sociales désastreuses, les collectivités locales socialistes et le gouvernement promeuvent main dans la main un projet nécessitant des centaines de millions d’euros d’argent public pour aménager le site et le desservir. Alors que l’aéroport actuel, nullement saturé, est déjà bien desservi. Le tout au moment où des coupes sombres sont effectuées dans les financements des services publics essentiels au bien-être de nous toutes et tous.
Politiques d’austérité pour la majorité, financements sans limite pour les grandes entreprises et leurs grands projets inutiles ?
Cet aéroport, exemple emblématique du grand projet inutile et imposé, constitue un énorme gâchis tant humain et social que financier et environnemental : il va chasser des habitants là depuis toujours et d’autres, venus construire des alternatives soutenables, opposés à des modèles industriel et de transport qui nous mènent dans le mur.
Par ailleurs, à un moment où le gouvernement a choisi de mettre en œuvre une politique d’austérité pour atteindre en 2013 une déficit limité à 3% du PIB, comment peut-il justifier de gaspiller des centaines de millions d’euros, voire plus, pour construire un aéroport dont il n’arrive même pas à démontrer l’utilité sociale et dont le financement va être assuré par un partenariat public privé garantissant un retour sur investissement exorbitant à Vinci ?
Sur le plan écologique ce projet aura un coût considérable ; il va détruire non seulement 1600 hectares de terres agricoles et de bocage prévus pour la construction de l’aéroport, mais aussi des dizaines de milliers d’autres pour les énormes zones commerciales et industrielles qui ne vont pas manquer de s’implanter sur les 20 kilomètres qui séparent Notre-Dame-Des-Landes de Nantes. Ceci réduira la production maraîchère de proximité, la production agricole et la biodiversité.