Le 18 mars 2003, le Parlement réuni en Congrès à Versailles votait une réforme constitutionnelle sur la décentralisation. Elle a reçu un début d’application en 2002 par le gouvernement Raffarin, qui l’a mené à la hussarde au mépris de la participation démocratique. Pendant le mouvement social du printemps 2003, la contestation la plus forte est venue de la fonction publique, notamment des enseignants, inquiets de la volonté du pouvoir de placer les personnels techniciens, ouvriers, et personnels de services (TOS) sous l’autorité des régions. Quelques concessions ont été obtenues, mais l’ensemble du projet demeure. Un an après le vote de la réforme, deux éléments nouveaux sous-tendent désormais le débat : D’un côté les élections régionales débouchent sur un paysage politique offrant aux collectivités territoriales, et d’abord aux régions, des possibilités inédites d’agir comme pôles de résistance à la marchandisation du territoire et comme foyers de reconquête de la citoyenneté. En même temps, l’acharnement du premier ministre à vouloir passer en force au Parlement pour imposer coûte que coûte sa décentralisation, qui est aussi celle du Medef, montre à l’évidence le rôle stratégique de celle-ci dans le dispositif néolibéral.
Décentralisation solidaire ou marchande ?
jeudi 25 novembre 2004