Les migrations constituent un phénomène historique permanent, elles sont même consubstantielles à l’histoire de l’humanité. Pourtant, les États de l’Union européenne et l’Union elle-même pratiquent une politique d’isolement, entendant n’admettre d’immigrants, au compte-gouttes, que sur le seul critère de leur « intérêt économique » pour le pays d’accueil. Cette politique n’est pas nouvelle. Elle a toujours échoué. Elle a comme première conséquence de rendre illégitime la présence de populations issues de l’immigration, installées parfois depuis longtemps, et ne fait que renforcer les discriminations de fait ou de droit dont elles sont victimes.
Ce livre rappelle que l’immigration, loin d’être un danger, peut et doit profiter aux uns et aux autres. Il démonte un à un les arguments invoqués pour tenter de justifier l’Europe forteresse et le repli sur soi, et met en lumière l’absurdité de l’immigration prétendument choisie. Il faut, au contraire, envisager une politique d’immigration ouverte, apaisée, accompagnée d’une citoyenneté de résidence. Ce qui suppose des décisions politiques courageuses, octroyant aux étrangers un certain nombre de droits attachés à cette citoyenneté, par exemple le droit de vote et d’éligibilité.
La liberté de circulation et d’installation des personnes fait partie des droits fondamentaux de l’humanité, il est grand temps de s’en souvenir. D’autant que, comme le disait le président bolivien Evo Morales : « Les problèmes de cohésion sociale dont souffre l’Europe ne sont pas la faute des migrants, mais le résultat du modèle de développement imposé par le Nord, qui détruit la planète et démembre les sociétés des hommes. »
Pour une politique ouverte de l’immigration Attac, Groupe de travail « Migrations et mondialisation » du Conseil scientifique d’Attac, Éditions Syllepse, Paris, octobre 2009, 7€.