Partout en Europe la même question se pose : payer la dette ou préserver la démocratie ?
Partout les plans d’austérité se succèdent, imposés par la sinistre Troïka et les créanciers. M. Hollande, à peine élu, ratifie sans en changer un seul mot le traité budgétaire qu’il avait promis aux électeurs de renégocier. De droite ou de gauche, les actuels gouvernants ne pensent qu’à sauver les banques et « rassurer les marchés ».
Pourtant la dette est la condition-même du vivre-ensemble : la dette sociale, entre les citoyens et entre les générations ; la dette écologique, entre les humains et la nature. Mais pour rembourser la dette financière, les créanciers veulent liquider ces dettes de vie, en sacrifiant les protections sociales et les équilibres écologiques.
Pourtant, on le montre ici, la dette publique ne provient aucunement de dépenses publiques excessives, ni d’un supposé laxisme d’élus qui seraient trop sensibles à la pression des électeurs. Bien au contraire, les représentants n’obéissent plus aux citoyens mais aux marchés. C’est pourquoi, d’Athènes à Tunis en passant par Wall Street, les révoltes populaires et mouvements « Indignés » ou Occupy s’attaquent à la fois aux oligarchies de la finance et de la politique. Ces mouvements s’inscrivent dans la longue tradition trop méconnue de la « démocratie par en bas ». Nous avons assez critiqué la dictature des financiers et la trahison des élus : l’heure est venue de construire en théorie et en pratique les outils d’une nouvelle démocratie, sociale et écologique.