Éditorial : Le fond des choses
Numéro 9 - Printemps 2016, , par ,
L’année 2015 a été traversée par deux types de drames. L’un, politique, la mise sous tutelle de la Grèce en juillet : le peuple fut bâillonné et la démocratie bafouée. L’autre, terroriste, en janvier et novembre. La politique du gouvernement français face au premier de ces drames fut de participer activement à l’humiliation du peuple grec. La réponse au second fut de proposer d’instaurer l’état d’urgence à répétition et l’inscription de la déchéance de la nationalité dans la Constitution. Les larmes n’étaient pas encore séchées que deux autres problèmes surgissaient à la fin de l’automne 2015 et au début 2016. Les migrations entraînées par les désastres syriens, irakiens et libyens révélaient au grand jour que les « valeurs » de l’Union européenne n’étaient que des chiffons de papier et que la France, « berceau des Lumières », mettait tout son savoir-faire en œuvre pour créer des camps de la honte de type calaisien. Politique nauséabonde, au moment où l’on apprend que l’Union européenne va payer la Turquie pour que celle-ci parque tous les réfugiés à ses portes. Et, point final d’un quinquennat désastreux : le code du travail est en passe de devenir le bréviaire du droit du capital. Politique de droite dure.
À peine ces lignes étaient-elles écrites qu’une nouvelle séquence sanglante éclatait : à Kida (Mali), Grand-Bassam (Côte d’Ivoire) et Bruxelles.