L’OCDE, dans ses publications relatives aux chaînes de valeurs mondiales (CVM – GVC’s en anglais) plusieurs remarques de portée générale. Une chaîne de valeur mondiale englobe l’ensemble des activités, de la conception à l’utilisation finale, menées par les entreprises, localement ou à l’étranger, pour mettre un produit sur le marché. Son émergence a des incidences importantes en termes d’action publique. Ce sont les progrès technologiques qui ont permis l’émergence des CVM, mais la libéralisation des échanges et de l’investissement aurait également joué un rôle. Avec les CVM, les entreprises peuvent gagner en efficacité et bénéficier d’économies d’échelle et de gamme. L’accès aux marchés étrangers et l’accès aux connaissances constituent une autre explication. Les CVM varient en fonction des produits pour lesquels le niveau de fractionnement résulte d’un arbitrage entre les coûts de production et de transaction.
Il est donc clair que ces CVM se forment dans le cadre d’une économie capitaliste où le choix final de leur création relèvera du calcul coût/avantage pour les entreprises qui les promeuvent. Les pays à forte croissance du PIB/tête sont ceux où les CVM croissent le plus vite ; sur la période 1990-2010, 3,3 % pour le premier quartile contre 0,7 pour le quatrième.
Quatre séries de conditions qui doivent être respectées :
- Faciliter l’accès aux CVM.
- Promouvoir un haut niveau environnemental, social et de gouvernance.
- Assurer la cohérence entre politiques commerciale et d’investissement.
- S’intégrer dans une stratégie de développement.
Il faut comprendre qu’intégrer, faciliter, promouvoir et assurer sont du ressort de la puissance publique, mais la conclusion indique : « le message qui ressort des travaux en cours présentés dans le rapport est clair : les chaînes de valeur mondiales sont la conséquence et dépendent de l’ouverture des marchés qui doit s’accompagner des cadres politiques appropriés, y compris pour le renforcement des capacités productives. » Les puissances publiques sont là pour faciliter le fonctionnement des marchés, lesquels assureront, comme chacun sait, « la meilleure allocation de toutes les ressources ».