La sécurité au péril de la compétition

vendredi 21 février 2014, par Jacques Cossart *

Le PNUD édite le 12 novembre 2013 El desafío de la equidad social. Il porte sur l’insécurité en Amérique latine, qui constitue l’obstacle majeur au développement de cette région du monde. Un résumé est disponible en anglais. Un grand nombre de cartes, tableaux et graphiques d’une part en facilite l’accès aux non-anglophones, d’autre part montrent l’ampleur et la gravité de la situation.
Les auteurs ont examiné la criminalité en milieu urbain, la violence et les crimes commis par et contre les jeunes, les violences sexuelles, la corruption et la violence policières, la criminalité organisée.

Tous les chiffres fournis valent la peine d’être connus, cependant plusieurs mettent plus encore en évidence la gravité de la situation et l’urgence des mesures propres à l’enrayer :

  • Au Chili, en Argentine et au Brésil, on compte, dans chacun de ces trois pays, plus de 60 % de la population carcérale ayant possédé une arme avant 18 ans (chart 1).
  • Parmi les trois types de criminalités : gangs, crimes organisés et crimes ordinaires, on observera (figure 2) que la principale menace ressentie par les citoyens se rapportait à troisième catégorie
  • L’Argentine, le Brésil, et le Mexique détiennent le triste privilège de présenter un taux de vols qualifiés supérieurs à 500 pour 100 000 habitants (chart 2).
  • Le pourcentage de personnes déclarant avoir limité la fréquentation de lieux de loisir en raison de l’insécurité va de 20,6 % au Chili à 59,1 % en République dominicaine (map 5).
  • Mesuré en pourcentage du PIB, le coût estimé de la violence est considérable et atteindrait plus de 10 % au Honduras (chart 5).
  • L’influence du crime sur la réduction de l’espérance de vie est effrayante ; elle est, en 2009, supérieure à 20 mois pour le Salvador et le Venezuela (figure 3).
  • Le pourcentage de prisonniers ayant cessé d’être scolarisés à 12 ans est terrible (chart 7).

Le rapport formule dix recommandations pour parvenir à une Amérique latine sûre :

  • Organiser les efforts nationaux à partir des enseignements de l’expérience.
  • Prévenir la criminalité par une politique inclusive juste et équitable.
  • Réduire l’impunité par le renforcement de l’institution judiciaire et le respect des droits humains.
  • Conduire des politiques propres à protéger les personnes les plus vulnérables.
  • Impulser une participation citoyenne, en particulier au niveau local.
  • Augmenter les possibilités de réel développement humain, notamment pour les jeunes.
  • Prendre en compte la violence envers les femmes tant à domicile qu’en public.
  • Promouvoir les droits des victimes.
  • Réduire, eu égard à la santé publique, les facteurs favorisant le crime (alcool, drogues et armes à feu).
  • Renforcer tout ce qui favorise une meilleure coordination et une évaluation de la coopération internationale.

Chaque page de ce rapport met clairement en évidence que la sécurité est un véritable bien public. Il montre aussi qu’elle est d’autant plus dégradée que l’on constate d’autres biens publics manquants, comme l’éducation ou l’accès à l’emploi. Ce rapport rejoint celui du PNUD 2013 qui montrait que le taux d’homicides constaté en Amérique du Sud est le plus élevé du monde (10 fois plus que pour les pays à développement très élevé, l’indice de développement humain de cette région du monde a progressé de 0,83 % par an pour la décennie 1980-1990, mais pour la période 2000-2012, cette progression est tombée à 0,67 %. 

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