La pauvreté et ses effets multidimensionnels

vendredi 21 février 2014, par Jacques Cossart *

Depuis 2010, le PNUD inclut dans ses rapports annuels Rapport mondial sur le développement humain, un indice appelé « Indice de pauvreté multidimensionnelle » (IMP en français MPI en anglais). Cet indice a été mis au point par deux économistes, l’une et l’autre de l’Université d’Oxford, qui ont voulu montrer le caractère cumulatif des facteurs de pauvreté humaine. Il est calculé à partir d’enquêtes menées auprès des ménages dans un certain nombre de pays (104 pays dans le Rapport 2013.)

Les manques de la famille seront appréciés à partir de dix indicateurs (voir la méthodologie exposée dans A New Index for Developing Countries de Sabina Alkire et Maria Emma Santos) recueillis au cours de la même enquête et couvrent la santé, l’éducation et le niveau de vie (voir page 15 de l’étude, la liste de chacun des 10 indicateurs). Il convient de noter que cette exigence d’une même enquête pour le recueil de données auprès des familles, en même temps que les lacunes en matière de pauvreté, a conduit à ne pas prendre en considération le revenu). L’IMP est alors le produit du pourcentage de personnes pauvres (selon la définition IMP) et le pourcentage des 10 indicateurs concerné (en moyenne). Les valeurs de l’IPM données par le rapport PNUD 2013 s’échelonnent pour les 104 pays étudiés de 0,642 pour le Niger à 0,000 pour la République Tchèque.

Une très intéressante étude de l’Université de Princeton, Poverty Impedes Cognitive Function (La pauvreté entrave la fonction cognitive), est publiée en août 2013 par Science AAAS (American Association for the Advancement of Science). L’Université de Princeton la présente ainsi.
Science AAAS offre un accès payant à ladite étude consultable pendant vingt-quatre heures seulement. On peut en traduire le résumé de la manière suivante : « Les pauvres se comportent souvent de façon moins avisée qui peut encore accroître la pauvreté. Nous formulons l’hypothèse que la pauvreté entrave directement la fonction cognitive et nous présentons deux études qui testent cette hypothèse. Tout d’abord, nous conduisons expérimentalement des réflexions à propos de la capacité financière et constatons qu’elle réduit les performances cognitives chez les pauvres, mais pas chez les participants aisés. Deuxièmement, nous avons examiné la fonction cognitive des agriculteurs au cours du cycle de plantation. Nous avons constaté que le même agriculteur montre une performance cognitive diminuée avant la récolte, quand il est pauvre, alors que c’est après la récolte s’il est riche. Cela ne peut pas s’expliquer par des différences de temps disponible, par la nutrition, ou par la quantité de travail. Pas davantage par le stress : bien que les agriculteurs montrent plus de stress avant la récolte, cela n’implique pas une performance cognitive diminuée. Au lieu de cela, il semble que la pauvreté elle-même réduit la capacité cognitive. Nous suggérons que c’est parce que les préoccupations liées à la pauvreté consomment des ressources mentales, en en laissant moins pour d’autres tâches. Ces données fournissent une perspective non examinée jusqu’alors et permettent d’expliquer un spectre de comportements parmi les pauvres. Nous discutons des implications pour la politique à l’égard de la pauvreté. »

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