La maladie, un poids pour l’humanité ?

vendredi 21 février 2014, par Jacques Cossart *

Institute for Health metrics and evaluation publie son premier rapport (données 2010) The Global Burden of Disease (GBD). La première étude GBD avait été élaborée en 1990 et publiée dans le Rapport mondial sur le développement dans le monde de 1993 ; à l’époque le GBD prenait en compte 107 maladies et blessures, en 2010 ce chiffre passe à 291. Le GBD 2010 a été publié en décembre 2012 dans The Lancet et fait l’objet, en septembre 2013, d’une publication avec la Banque mondiale
Le GBD 2013 est à paraître.

Le GBD comporte huit volumes différents pour un total de 566 pages. Sept d’entre eux sont consacrés à une zone géographique particulière : Asie de l’Est et Pacifique ; Europe et Asie centrale ; Amérique latine et Caraïbe ; Moyen Orient et Afrique du Nord ; Afrique subsaharienne ; Asie du Sud ; États-Unis. Le huitième volume, le plus court, constitue une sorte de conclusion où, par exemple, on lira que le rapport identifie 291 causes de morts prématurées dans 187 pays différents ou qu’il dénombre 67 causes de décès précoces qui pourraient être évités.

C’est incontestablement un recueil considérable de données en la matière qui offre, de surcroît, l’avantage d’être rassemblées. La place ne permet pas de présenter chacun des volumes ; seul sera évoqué celui qui est consacré à l’Afrique subsaharienne.

Les principales conclusions pour cette région peuvent être résumées ainsi :

  • Diminution générale du taux de mortalité sauf pour plusieurs des pays les plus pauvres.
  • Plusieurs causes de décès précoces ont été amoindries, sauf pour le paludisme et le sida.
  • La malnutrition reste la principale cause de mortalité en particulier dans les pays les plus pauvres.
  • Sur trente ans, le poids des maladies non transmissibles (AVC, cardiopathies, etc.) s’est accru.
  • Accroissement des conséquences des accidents de la route, des agressions et des guerres.
  • Accroissement, entre 1990 et 2010, du pourcentage d’années de vie en bonne santé perdues.
  • Malnutrition et pollution de l’air à l’intérieur de l’habitat ont vu leurs effets diminuer sur la mortalité. 
  • Dans les pays à revenus dits intermédiaires, l’alcool, le tabac et l’hypertension sont des facteurs importants de perte de santé, alors que dans les pays les plus pauvres, c’est l’insuffisance pondérale de l’enfant qui est prépondérante.

Pour l’évolution des causes principales d’invalidité 1990-2010 on pourra se reporter aux figures 1 et 2 pages 17 et 18. Deux graphiques (5 et 6, page 22) montrent l’évolution, sur la période 1970-2010, du taux de mortalité dans l’ensemble du monde et en Afrique subsaharienne. Même comparaison portant sur 2010 (13 et 14, pages 33 et 34) quant aux causes d’incapacité en fonction de l’âge. Le tableau 18 page 39 énumère et classe, pour plusieurs pays subsahariens, vingt-cinq des causes ayant provoqué un nombre d’années perdues de vie en bonne santé. On remarquera que, si le radon (une des vingt-cinq causes recensées) se classe au dernier rang pour tous les pays (sauf le Sénégal), l’insuffisance pondérale dans l’enfance arrive aux tout premiers rangs pour le plus grand nombre des vingt-deux pays étudiés.

Une fois encore, on constate que si la santé devenait un bien public mondial, avec bien entendu les financements correspondants, l’insuffisance pondérale dans l’enfance, dont il vient d’être question, n’affecterait pas aussi lourdement autant de pays de l’Afrique subsaharienne. Dans le même ordre d’idée, un rapide examen du volume consacré aux États-Unis montre combien l’introduction du programme de sécurité sociale, pour limité qu’il soit, promu par Barack Obama, est indispensable pour amener ce pays au moins au niveau de la moyenne OCDE en matière de santé (entre autres : 2b page 18, 7 page 23). 

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