La Grèce au cœur de l’offensive La violence des mesures prises à l’encontre de la population grecque est inouïe : réduction des salaires et des retraites, hausse de la TVA, suppressions d’emplois, privatisation des entreprises publiques. Le peuple grec est aujourd’hui sacrifié pour sauver les intérêts des banques et de la finance. Les populations sont paupérisées, les jeunes émigrent pour trouver du travail. Personne n’aurait cru une telle régression possible en Europe, une situation que des populations au sud connaissent depuis des années. Les banques, les spéculateurs se sont remplis les poches pendant des décennies, encore aujourd’hui en spéculant sur la dette des États. C’est le peuple qui doit payer, car ainsi en ont décidé les gouvernements, l’Union européenne et les institutions internationales. La banque Dexia va être secourue par les États belges et français, comme déjà en 2008 ; d’autres grandes banques vont être sauvées par les contribuables qui vont repasser à la caisse. Le G20 des ministres des finances, qui se tient les 14 et 15 octobre à Paris, va persévérer dans son offensive contre les peuples et sa démission devant la finance. En Grèce, en Espagne, au Portugal, rejoints par des Italiens, des Irlandais, des Islandais, des Britanniques... par milliers des manifestant-e-s sont descendu-e-s dans les rues pour protester contre les politiques d’austérité imposées par des gouvernements complices de la finance. Le système politique est mis en cause, car il refuse de prendre en compte la volonté de celles et ceux qu’il est censé représenter. En France aussi quand nous sommes descendu-e-s dans la rue contre la réforme des retraites, le gouvernement a refusé d’entendre. Il applique aujourd’hui des mesures qui au nom de l’austérité s’attaquent à de nombreux droits sociaux, il stigmatise les populations paupérisées toujours plus nombreuses et accroît les inégalités par sa politique fiscale.
Il faut reprendre le pouvoir de décider en en Europe et dans le monde La démocratie dans nos pays montre ses limites. L’Union européenne et les gouvernements s’obstinent à soutenir les banques et leurs actionnaires au mépris des intérêts des citoyens ordinaires. Les élections à venir ne sauront suffire à mener le changement radical aujourd’hui nécessaire. Nous voulons que cela change vraiment :
- La démocratie doit être l’œuvre de chaque personne qui vit sur ce sol.
- Nous ne voulons plus de ce système où nous votons tous les cinq ans pour que des élus décident de nos vies sans nous consulter.
- La crise actuelle doit être l’occasion de redonner le pouvoir aux peuples et d’en finir avec un système financier surpuissant et incapable de s’autoréguler. Pour la démocratie contre la finance : toutes et tous indigné-e-s, toutes et tous solidaires Ces exigences sont portées par les mouvements sociaux, indignés, pour la « démocratie réelle maintenant ». Ils occupent les places et s’expriment bien au delà de l’Espagne, de la Grèce et des pays arabes. Aujourd’hui au cœur même du capitalisme, à Wall Street, des rassemblements se tiennent comme de nombreuses villes aux États-Unis.
Le 15 octobre, les mouvements d’indignés appellent à agir partout dans le monde, nous serons dans les rues nous aussi.
Illustration : Certains droits réservés par philippe leroyer