Un projet d’un autre temps
Notre-Dame-des-Landes devient le symbole d’un monde en crise profonde et des résistances qui opposent des alternatives de vie à des projets mortifères.
Tout y est, accaparement et bétonnage des terres, destruction du bocage, des zones humides et de la biodiversité, le tout orchestré au profit d’une multinationale, Vinci, devenue grand aménageur et assurant la confusion entre intérêts publics et privés.
Ce projet, conçu il y a quarante ans, hors crise énergétique, hors crise climatique, hors crise alimentaire, hors crise financière, hors développement d’autres moyens de transport internes que l’avion, se voulait un projet de désenclavement d’une région, pointe occidentale d’une Europe à six membres.
Contre vents et marées, le projet d’aéroport s’accélère alors que l’Europe s’est élargie, que la globalisation est en crise et alors que l’avenir est à la relocalisation des activités.
Une résistance exemplaire
Face à de telles passions destructrices, une résistance locale n’a cessé de dénoncer le projet et de produire une expertise attestant son irrationalité économique, sociale, environnementale. Le conflit prend désormais une dimension nationale et internationale, qu’il faut renforcer. Nous avons en mémoire le conflit qui a opposé les paysans du Larzac et des citoyens venus du monde entier à l’extension du camp militaire.
Au-delà des différences d’époque et de contexte, ces luttes ont en commun une résistance contre des décisions politico-administratives et une fuite en avant dangereuse : au Larzac contre une militarisation pensée comme au temps de la guerre froide, des guerres coloniales et de l’affrontement des blocs, à Notre-Dame-des-Landes contre un projet démentiel d’aéroport international imaginé à la fin des Trente Glorieuses.
Le Larzac est un symbole d’une convergence des luttes, des paysans travailleurs aux ouvriers des Lip, des associations non-violentes et antimilitaristes aux associations kanakes. L’annulation du projet a été obtenu en 1981 après une mobilisation très large, locale, nationale et internationale.
Blockuppy #NDDL !
À partir de l’occupation de quelques hectares de bocage nantais, les opposants à l’aéroport se réapproprient des espaces voués à être bétonnés, privatisés, fermés et contrôlés. Ce faisant, ils posent des problèmes globaux, aussi bien dans leur résistance qu’à travers l’expérimentation de pratiques alternatives.
Combattre les dérèglements climatiques, préserver les terres cultivées, relocaliser les productions, réduire notre empreinte écologique, sortir des logiques productivistes et prédatrices sont autant d’exigences globales qu’ils font vivre et expérimentent au quotidien.
La résistance au projet et l’occupation de la Zone d’Aménagement Différé, devenue Zone A Défendre (ZAD) de Notre-Dame-des-Landes sont une déclinaison rurale du mouvement Occupy et de la lutte des 99% contre les 1%.
Si l’opposition à l’aéroport contribue à relocaliser les luttes, elle ne démondialise pas pour autant les revendications.
La solidarité qui s’exprime à travers les liens et relations tissés lors des forums sociaux et rencontres contre les « grands projets inutiles et imposés » doit maintenant s’amplifier, jusqu’à ce que nous obtenions l’abandon du projet !
Nous invitons les citoyen-ne-s à s’emparer de cette lutte. Pour cela, Attac appelle à développer, partout où c’est possible, des comités locaux contre cet aéroport. Et nous nous engageons, dans le mouvement altermondialiste, à internationaliser ce conflit qui fait écho à bien d’autres grands projets inutiles et imposés.
Manifestation de réoccupation
Tous et toutes à Notre-Dame-des-Landes samedi 17 novembre 2012
(cars et covoiturages : https://zad.nadir.org/spip.php?article552).
Pour en savoir plus sur la mobilisation :
http://www.france.attac.org/, http://acipa.free.fr/ et https://zad.nadir.org/