[À lire] Manuel indocile des sciences sociales, par la Fondation Copernic

vendredi 22 novembre 2019, par Jean Gadrey

Près de cent-vingt auteurs regroupés par la Fondation Copernic, provenant aussi bien de l’enseignement et de de la recherche, du syndicalisme que d’autres horizons citoyens, ont co-écrit dans un langage simple ce Manuel indocile.

Sous la direction de la Fondation Copernic
Septembre 2019, La Découverte, 1050 pages

Près de cent-vingt auteurs regroupés par la Fondation Copernic, provenant aussi bien de l’enseignement et de de la recherche, du syndicalisme que d’autres horizons citoyens, ont co-écrit dans un langage simple ce Manuel indocile, conçu comme une mosaïque, et que l’on peut choisir – cela tombe bien, vu son volume – de lire par petits bouts en y entrant où l’on veut. Ce livre illustre à merveille ce que pourrait être aujourd’hui un enseignement et une culture des sciences sociales en vue de leur appropriation active : ouverts, associant les savoirs spécialisés de chercheurs de plusieurs disciplines et d’autres savoirs non moins pertinents, critiques des évidences et des « lieux communs des bien lotis ». Ce qu’on voit tous les jours à l’œuvre dans les grands médias de l’oligarchie et dans les discours des gouvernants dès qu’il y a des mouvements sociaux « indociles », qu’ils soient à dominante rouge, verte, jaune, ou arc-en-ciel. C’est un kit de survie contre la pensée unique et pour reconstruire des « intérêts communs ». Bourdieu aurait aimé…

On y trouve plus de cent rubriques, regroupées en trois grandes sections : capitalismes, démocratie ?, destins fermés ou indociles ?. Il y est question d’économie politique et sociale, par exemple de marchés et de protection sociale, de structures politiques et de faillite actuelle de la démocratie, de politique internationale, mais aussi de méritocratie, du genre et des « autres genres », du travail, de la stigmatisation des migrants, des chômeurs. La conclusion est une invitation bienvenue à l’organisation d’ateliers indociles comme « dispositifs dissidents » fracassant la verticalité de la parole des experts et leur monopole de la parole.

Un (petit) regret malgré tout : le livre commence par quatre entrées écologiques, d’ailleurs fort intéressantes, mais cela n’en fait que quatre sur une centaine. N’y aurait-il pourtant pas urgence à considérer les enjeux écologiques comme des questions de société majeures impliquant les sciences sociales indociles ?

J’agis avec Attac !

Je m’informe

Je passe à l’Attac !

En remplissant ce formulaire vous pourrez être inscrit à notre liste de diffusion. Vous pourrez à tout moment vous désabonner en cliquant sur le lien de désinscription présent en fin des courriels envoyés. Ces données ne seront pas redonnées à des tiers. En cas de question ou de demande, vous pouvez nous contacter : attacfr@attac.org