[À voir] Nos hommes de Valentin De Poorter et Pierre Muys

mardi 1er octobre 2024, par Attac France

Nos hommes, un film de Valentin De Poorter et Pierre Muys (2024, 62’)

« Mettre des gens sur la paille pour faire plaisir aux actionnaires », cette parole d’un salarié, dès l’introduction, résume la dure réalité subie par lui et ses collègues, alors que vient de leur être annoncée la fermeture de l’usine pour la fabrication de fibres optiques, la filiale Prysmian–Draka à Calais, dans laquelle ils travaillent pour certains depuis plus de 30 ans. Pas de comptes dans le rouge, de faillite d’entreprise. Non. Tout va bien, avec un prévisionnel de 4,5 millions d’euros de résultat, pour 82 salarié·es, dans un groupe mondial au chiffre d’affaires de plus de 10 milliards d’euros et 28 000 employés, dans 50 pays. Mais la rentabilité est insuffisante pour les actionnaires, avec, dans l’ombre, une possible délocalisation en Roumanie.

Ce documentaire nous fait ressentir l’onde de choc créée par la déflagration de cette nouvelle inattendue, sur leurs proches, conjoint·es, enfants, parents… Sur les sous-traitants… Ces sont des dizaines de vies bouleversées.

Après la sidération, se constitue avec détermination un collectif de compagnes de ces salariés licenciés qui veulent se faire entendre pour que les conditions de départ ne se résument pas au minimum légal et conventionnel lors de la négociation du si mal nommé Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE) menée entre l’intersyndicale et la direction de l’entreprise – il ne faudrait pas que des primes supra-légales trop favorables fassent jurisprudence pour les éventuelles fermetures d’autres filiales en France. Une lettre poignante, écrite au président Macron, dépeint la détresse devant l’avenir brisé. Se montrer, manifester, se battre contre l’humiliation qu’on tente de leur faire subir, alors que leurs conjoints restent dans la réserve afin d’éviter tout incident qui ferait capoter les négociations. Elles vont s’adresser à la municipalité, aux élus régionaux, à des députés, qui se tourneront vers l’État qui reste muet alors que d’autres entreprises viennent également de fermer dans le Calaisis. Elles iront jusqu’à Paris, là où ont les écoutera peut-être, et où le 8 mars 2024, elles interviendront dans la manifestation pour les droits de femmes depuis le camion des Rosies.

Ainsi se tissent la trame de la lutte contre le capitalisme actionnarial délétère et la chaîne d’un féminisme révélé qui, même si cela ne mène pas forcément à la victoire, permettent « d’éveiller les consciences » et de rester debout.
En espérant que leur exemple redonnera courage à beaucoup d’autres encore trop isolé·es et invisibilisé·es…

Plus d’infos sur le film sur le site de Calais La Sociale

Si vous souhaitez organiser un ciné-débat autour de ce film, vous pouvez vous adresser à : calaislasociale@protonmail.com .

Nelly Détré pour le groupe Cinéma.

J’agis avec Attac !

Je m’informe

Je passe à l’Attac !

En remplissant ce formulaire vous pourrez être inscrit à notre liste de diffusion. Vous pourrez à tout moment vous désabonner en cliquant sur le lien de désinscription présent en fin des courriels envoyés. Ces données ne seront pas redonnées à des tiers. En cas de question ou de demande, vous pouvez nous contacter : attacfr@attac.org