Contre la fascisation de la Bolivie

lundi 25 novembre 2019, par Attac France

Depuis la prise de pouvoir par la droite extrême, une partie de la société bolivienne qui s’était peu manifestée avant le départ forcé du pouvoir d’Evo Morales s’est mobilisée pour la démission de Jeanine Añez Chavez. Celle-ci s’est auto-proclamée « présidente de transition », sans que cela soit validé par le quorum requis au Parlement, et surtout en l’absence des députés du MAS, menacés par les nouvelles forces de répression.

Son rôle ne s’est pas limité à l’« unique mission d’organiser la tenue de nouvelles élections ». En effet, en quelques jours des choix décisifs ont été faits, tant sur le plan diplomatique qu’en terme d’accords commerciaux internationaux, ou de politique nationale. Notamment l’établissement du décret 4078 autorise les militaires et la police à utiliser tous les moyens nécessaires pour établir l’ordre, les exonère de toute sanction pénale et demande à toutes les structures publiques d’apporter leur concours aux forces armées. De plus, une partie de la presse a été pointée du doigt : considérée comme responsable d’encourager la discorde, elle devrait en rendre compte devant la justice. Des médias internationaux qui rendaient compte des manifestations ont été chassés. Un gouvernement a été nommé, révélant clairement l’intention politique d’installer un pouvoir « sur mesure » : compatible avec la privatisation et l’exploitation de toutes les ressources du pays ; allié des États-Unis de Trump et du Brésil de Bolsonaro.

Devant cette situation inacceptable, Attac dénonce les violations des droits humains et affirme sa solidarité avec le mouvement antifasciste bolivien qui s’est exprimé depuis deux semaines dans les rues de plusieurs villes du pays. Nous dénonçons la répression militaire et les assassinats des manifestants, notamment à Sacaba (Cochabamba) et Sankata (El Alto). Nous dénonçons la haine raciale à laquelle le gouvernement laisse libre cours. Les courants fondamentalistes catholiques et évangélistes notamment ont profité de la crise et ont redoublé d’efforts pour diffuser un discours diabolisant les peuples originaires, en appelant au retour de la bible dans le champ politique. Et l’extrême-droite a lancé une véritable « chasse aux sorcières » contre les personnes membres du MAS ou supposées telles, en particulier les membres de communautés rurales.

Le débat politique, y compris critique vis-à-vis des politiques menées par Evo Morales, doit pouvoir se mener dans un cadre démocratique. Nous nous associons aux organisations sociales nationales et internationales qui appellent à une sortie constitutionnelle de la crise, par la tenue de nouvelles élections, dans un climat politique réellement favorable à un scrutin démocratique. Le fait de convoquer de nouvelles élections n’est pas suffisant pour rétablir la paix et surtout ne donne aucune légitimité au pouvoir auto-proclamé pour imposer sa politique.

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