Cette loi fourre-tout remet une nouvelle fois le business au cœur du débat, avec une série de mesures en faveur du patronat : réformes de seuils sociaux, « simplification » des procédures, défiscalisation tous azimuts ; et un volet qui s’attaque directement à l’épargne règlementée (livret A, livret de développement durable et solidaire).
Pour le gouvernement, et la place bancaire française qui suit le projet de près, il s’agit de créer un « pôle financier public », composé de la Banque postale, de la Caisse nationale de prévoyance, sous le contrôle de la Caisse des dépôts et consignations. La loi Pacte impose à cette dernière de fonctionner comme une banque ordinaire, selon les standards des marchés financiers. Autant dire que les défenseurs du logement social, de l’inclusion bancaire, de la stabilité de l’épargne règlementée et des placements « sanctuarisés » comme le fonds retraites ont rapidement réagi. Un collectif s’est monté, rassemblant des syndicats et des associations. Il a publié un appel portant sans ambigüité le refus d’une réforme au service des intérêts financiers, et donnant la priorité absolue aux projets d’intérêt général et à la satisfaction des besoins sociaux.
Ce collectif défend un projet alternatif, celui de pérenniser les investissements au service des infrastructures collectives, du logement social, du maintien dans les territoires et les quartiers des services publics, des transports avec en fil conducteur la question de la transition écologique. On parle ici de centaines de milliers d’emplois à la clé, en cohérence avec la campagne « 1 million d’emplois pour le climat ». Le collectif sera bien sûr sur le front lors du passage de la loi à l’Assemblée nationale en ce mois d’avril !