Ce sont deux informations qui viennent d’être rendues publiques, que personne ne peut sérieusement dissocier et qui sont tristement illustratives des politiques néolibérales menées par Emmanuel Macron depuis 2017.
Il y a plus de millionnaires en France.
Selon le dernier Global Wealth Report de la banque suisse UBS, la France comptait plus de 2,8 millions de millionnaires en 2022. Elle se situe désormais au troisième rang dans le monde, derrière les États-Unis et la Chine, mais devant le Japon, l’Allemagne et le Royaume-Uni, et ce pour la première fois. Ce classement prend en compte les personnes dot le patrimoine global (immobilier et financier) connu est supérieur à un million de dollars (915.000 euros).
Selon la banque suisse UBS, les millionnaires français représentent près de 5% des millionnaires du monde, leur nombre progresse alors que le nombre de millionnaires dans le monde régresse de 63 à 59 millions entre 2021 et 2022.
Une nouvelle vague de superprofits (donc de superdividendes) se profile en 2023
Selon l’AFP, au premier semestre 2023, les bénéfices nets cumulés des entreprises du CAC 40 s’élèvent à plus de 81 milliards d’euros. C’est une progression de 15% sur un an. Elle est beaucoup pus rapide que la hausse du chiffre d’affaires des entreprises du CAC 40 (4 fois plus rapide selon l’AFP) puisque celui-ci ne progresse que de 4 % par rapport au premier semestre 2022. Cette hausse s’explique par l’inflation, que les entreprises répercutent sur leurs prix, de sorte que leur marge, parfois très importante, soit préservée. Et les intérêts de leurs actionnaires avec...
Les profits d’aujourd’hui étant les dividendes de demain, les actionnaires peuvent en effet une fois de plus espérer de juteux dividendes : après 57,5 milliards d’euros en 2021 et 67,5 milliards d’euros en 2023 (hors rachats d’actions par les entreprises), 2023 pourrait battre les précédents records.
Le ruissellement vers le haut continue
Depuis 2017, Emmanuel Macron a baissé les impôts des entreprises (avec la baisse du taux de l’impôt sur les sociétés puis, plus tard, la baisse des impôts locaux des entreprises), créé le prélèvement forfaitaire unique (dont le taux bénéficie largement aux plus hauts revenus) et transformé l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) en simple impôt sur la fortune immobilière (IFI) afin de ne plus imposer la valeur des titres financiers détenus par les personnes aisées.
Le bilan de ces mesures, rendu public par trois rapports de France stratégie, organisme rattaché à Matignon se résume ainsi ; il y a eu une explosion de versements de dividendes et par conséquent de la valeur des patrimoines financiers, sans effet notable sur l’investissement et l’emploi.
Manifestement, pour bénéficier de ces mesures, il faut faire partie des personnes les plus aisées. Et manifestement, pour elles, la fête continue. Tout cela, alors que l’ensemble des consommateurs paient une inflation nourrie par les superprofits dans leur prix, que les bénéficiaires de l’allocation de rentrée scolaire s’inquiètent de l’impact de l’inflation, que les personnes qui travaillent savent qu’elles devront travailler plus longtemps et plus durement pour espérer une retraite à taux plein et que les personnes au chômage sont nettement moins bien indemnisées désormais.