Attac Autriche a publié en 2017 un livre sur l’Union européenne. D’où vient ce projet ?
Il faut tout d’abord savoir qu’il a été très difficile de critiquer l’UE en Autriche sans être assimilé à l’extrême-droite. C’est de la nécessité de porter une critique de gauche qu’est né ce livre. Il est le résultat d’une réflexion interne à Attac Autriche menée depuis 2015.
Peux-tu nous présenter la thèse que vous y défendez ?
Je vais tenter de résumer la position que nous soutenons vis-à-vis de l’UE : 1. Le fait que l’UE ait quelques aspects positifs ne doit pas nous empêcher de la critiquer profondément. 2. Le néolibéralisme est au cœur de la construction européenne. Il est donc vain de croire que nous pouvons réformer l’UE pour la mettre au service de nos objectifs. 3. Actuellement, « plus d’Europe » signifie « plus de néolibéralisme » et nous ne pouvons pas soutenir ce projet. 4. La question de la sortie de l’euro voire de l’UE se pose différemment dans chaque pays. En l’état actuel des choses, ce ne serait pas une option souhaitable pour l’Autriche. 5. Le choix binaire entre « plus d’Europe » et « retour à l’État-nation » est fallacieux. 6. L’extrême-droite promeut aussi les politiques néolibérales, dans une version encore plus autoritaire. Nous devons le révéler clairement et nous y opposer. 7. Les différents scénarios qui se présentent pour un développement de l’UE sont tous aussi indésirables les uns que les autres. 8. Les initiatives actuelles telles que Diem25 ou « Lexit » sont un échec. 9. Nous avons besoin de stratégies qui nous donnent les moyens d’agir ici et maintenant (et non dans un hypothétique futur lorsque la gauche aura conquis le pouvoir dans l’UE)...