Pouvez-vous nous parler de la situation politique en Italie ?
Le mouvement Cinq étoiles a fait naître beaucoup d’espoirs et fait maintenant face à une très forte désillusion au sein de son électorat : sa direction politique est désormais minoritaire et se doit de continuer de composer avec la Ligue du Nord.
Qu’allez-vous faire d’ici aux élections européennes ?
La question de l’Europe ne peut pas être séparée de l’analyse du recul de la démocratie et de la transformation de la société : la société capitaliste s’est certes toujours caractérisée par une domination de classe, mais cette domination s’accentue aujourd’hui en changeant de nature. La campagne des européennes est sans doute une opportunité à saisir pour poser des questions dans le débat public afin de déconstruire le récit idéologique dominant. Mais cela ne doit pas nous faire oublier que la chose la plus importante sur laquelle nous sommes engagés est l’audit des dettes publiques, aux niveaux national comme local.
Sur cette question de la dette, qu’avez-vous fait jusqu’ici et que comptez-vous faire ?
Nous avons conclu la première étape d’un audit populaire des dettes. Il n’y a pas que l’évasion fiscale qui contribue à l’endettement. Les politiques fiscales menées au service des plus riches ont contribué à créer plus d’un quart de la dette publique. L’autre idée reçue à déconstruire est que la dette est due à un excès de dépenses, alors qu’au cours des dernières années l’Italie a eu un excédent primaire. Les revendications sociales se heurtent pourtant à cette réponse « il n’y a pas d’argent ». Ce n’est pas vrai : il y a 240 milliards d’euros de dépôts à la Caisse des dépôts et consignations. D’autre part, beaucoup de dettes proviennent de contrats illégitimes.
Nos comités locaux interviennent également sur les dettes des communes : les villes ne sont responsables que de 3 % de la dette publique, or ce sont elles qui supportent la plus grande part des réductions budgétaires.