Avec la loi « haine », aussi appelée « PPL Avia », les grandes plateformes en ligne comme Facebook devront censurer en 24h les contenus « manifestement illicites » qui leur seront signalés, sous peine de sanctions allant jusqu’à 4% de leur chiffre d’affaires.
- Ce délai implique une censure automatisée par des algorithmes, et donc à une possible censure de propos légitimes.
- Cette censure contourne le juge, transférant le pouvoir de la justice à une poignée d’entreprises.
- Cette censure pourra être facilement instrumentalisée par le gouvernement pour censurer ses adversaires politiques (tel qu’il le fait déjà, lire l’analyse de la Quadrature du Net).
- Cette nouvelle censure est vaine car les grandes plateformes sont déjà bien trop grandes pour que la haine puisse y être modérée justement et efficacement. La solution est ailleurs.
- Plus grave, ce délai de 24h est contre-productif car les plateformes ne pourront plus prioriser leurs actions contre les contenus les plus problématiques.
D’autre part, la loi confie les pleins pouvoirs au CSA. Il décidera seul, et sans débat démocratique, des règles à imposer aux grandes plateformes. Il choisira seul quelles plateformes sanctionner, pour quels motifs et à quels montants. Un autre risque de dévoiement de la censure à des fins politiques.
Mais alors, faut-il ne rien faire contre la haine ?
Certainement pas. Au contraire, c’est un sujet à prendre avec gravité et non par « affichage », tel que le fait cette loi qui ne propose rien de sérieux mais risque uniquement d’empirer la situation. Contre la haine, la solution est humaine, culturelle, et ne sera jamais le résultat magique des algorithmes de Facebook ou Google.
Attac appelle ses sympathisant·e·s à se mobiliser, notamment en organisant des groupes d’appel pour joindre les députés et leur demander de rejeter ce texte. Pour se faire, vous pouvez utiliser l’outil de La Quadrature du Net. Dans le contexte actuel de mobilisation, protéger notre liberté d’expression sur Internet est d’une importance immense !
Accéder à la page de campagne de La Quadrature du Net en cliquant ici.
(Le texte de cet article en est largement inspiré.)