La transition énergétique, un enjeu citoyen

mardi 1er octobre 2013, par Attac France

À la suite de la conférence environnementale des 14 et 15 septembre, un débat national sur la transition énergétique (DNTE) est organisé. Il se terminera à l’automne prochain par la présentation d’un projet de loi.

Il est organisé à partir de plusieurs instances, dont un Conseil national constitué de différents collèges, tels que ceux des élus, des syndicats, des ONG environnementales. Les ONG invitées sont celles qui ont participé au Grenelle de l’environnement. Cependant, les Amis de la Terre et Greenpeace, devant le blocage des débats et la présence écrasante des représentants de l’industrie dans le comité de pilotage, se sont retirés du processus. Ce comité de pilotage est en effet présidé par la ministre Delphine Batho et comprend sept membres dont, entre autres représentants de lobbies industriels, Anne Lauvergeon.

Ce débat national est pour l’instant virtuel, bien sûr du fait de la lourdeur de son organisation, mais aussi du fait de l’absence de consensus sur les choix énergétiques, des reculades de membres du gouvernement sur les annonces concernant notamment les gaz de schiste et le nucléaire, de l’absence d’une volonté politique d’en faire une priorité, de déclarations du ministère de l’environnement alliant incompétence et renoncements. Le récent voyage commercial en Inde du gouvernement français, cherchant à finaliser la vente de plusieurs EPR, indique clairement la détermination à ne pas abandonner cette filière.

Ce débat doit être décliné au niveau régional, autour de quatre thèmes : efficacité énergétique et sobriété, choix du mix énergétique en 2025, énergies renouvelables, financement de la transition énergétique. Seules quatre régions, PACA, Rhône-Alpes, Pays de la Loire et Île-de-France, ont, courant février, décidé de s’impliquer. Les autres soit attendent que le débat national avance, soit prétextent qu’elles ont elles-mêmes organisé de tels débats en 2012. Par ailleurs, les débats régionaux dans les régions engagées ont été organisés de manière technocratique, privilégiant l’expression des entreprises plutôt que celle des citoyens. Ces débats ne sont évidemment pas des conférences citoyennes, qu’un tel sujet nécessiterait, alors que fleurissent des initiatives citoyennes engagées dans la transition : villes en transition, coopératives d’énergie, régies municipales, coopératives de logement, transport partagé, énergie partagée, etc. 

Un groupe d’ONG s’est constitué pour suivre ce débat, échanger et diffuser des informations et faire des propositions alternatives. Il est composé des ONG participant au DNTE, de celles qui s’en sont retirées, et d’autres associations, dont Attac. Ce groupe a défini quatorze mesures autour de six grands principes :

  • limiter la hausse des factures d’énergie en réduisant la consommation ;
  • assurer à tous l’accès à des services énergétiques de première nécessité ;
  • programmer l’arrêt progressif des énergies polluantes, à risques, génératrices de gaz à effet de serre ou qui s’appuient sur des ressources limitées ;
  • sécuriser la couverture des besoins maîtrisés en énergie ;
  • permettre aux citoyens et aux territoires de reprendre en main les décisions en terme d’énergie ;
  • assurer les conditions de réussite de la transition énergétique.

Pour Attac, la transition énergétique est un sujet central et une réponse aux catastrophes actuelles. Elle doit d’abord répondre aux situations de précarité énergétique, d’alourdissement de la facture énergétique, de dépendance par rapport à des ressources dont le contrôle est une cause majeure des guerres en cours. Elle doit répondre aux enjeux des bouleversements climatiques et allier sobriété énergétique, efficacité énergétique, justice climatique à l’échelle de la planète. Elle est un enjeu démocratique : l’énergie ne peut être abandonnée aux acteurs financiers, sa production et sa consommation doivent être diversifiées, relocalisées, décentralisées, dans le cadre d’un service public transformé. La commission Écologie et société a organisé une soirée d’études sur le DNTE, introduite pas Thierry Salomon, de Negawatt, qui fait partie du collège des experts du DNTE.

Les comités locaux qui le souhaitent prendront des contacts avec les groupes locaux d’autres associations (Amis de la Terre, Greenpeace, etc.), de manière à organiser des actions locales (conférences classiques, actions sur les marchés...). Une commission énergie travaille également pour la constitution d’argumentaires. 


Sources :

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