LGV Bordeaux-Toulouse-Dax : faire dérailler le chantier

Dans le nouveau numéro de la lettre Ecologie et Société d’Attac, nous revenons sur les enjeux de cette mobilisation et de ce projet de chantier.

A lire aussi dans la Lettre : un article détaillé sur les promesses écologiques de l’hydrogène et les problèmes posés par le recours à cette énergie, et un retour sur le village de l’eau de l’été dernier afin de tracer des perspectives pour les luttes à venir.

Remis sur les rails en 2021 par Alain Rousset et Carole Delga, président·es des Régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, le Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO) consiste à construire des lignes à grande vitesse entre Bordeaux, Toulouse et Dax. Il coche toutes les cases d’un projet anachronique. Chiffré à 14 milliards d’euros (sans prise en compte de l’inflation des dernières années) pour 327 kilomètres de voies nouvelles, il permettrait de mettre la ville rose à trois heures de Paris… contre quatre actuellement. Ce projet n’a jamais fait l’unanimité. Déjà en 2016, les promoteur·ices du projet se trouvent en contradiction avec plus de 90% des 14 000 participant·es à l’enquête publique, ce qui, chose rare, amena les enquêteurs à rendre un avis défavorable. Car les lignes nouvelles entraîneraient la destruction de plus de 4 800 hectares de terres (plus gros projet d’artificialisation actuellement en France), la construction de nouvelles lignes électriques (la consommation d’électricité double de 220 à 320 km/h) ainsi que l’ouverture de nouvelles gravières pour alimenter un chantier titanesque qui engendrerait le rejet de 4,5 millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère.

La mégalomanie des grand·es élu·es et le business de la grande vitesse consistent à tirer parti de la concurrence entre capitales régionales en vantant la course à la mobilité, l’exploit technologique et le gigantisme du projet. Et tant pis pour la majorité des usager·es du train qui galèrent tous les jours pour aller travailler en TER ! En effet, dans le même temps, le réseau des lignes ferroviaires en France s’est atrophié avec des fermetures de petites lignes et de gares et un manque d’investissements chronique pour l’entretien le plus élémentaire des voies. Le tout se traduit par exemple par des retards de livraison de rames, en particulier sur la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse, alternative à la LGV Paris-Toulouse.

Depuis le début de l’année, la SNCF et les promoteur·ices du projet s’entêtent en démarrant les travaux au sud de Bordeaux et au nord de Toulouse, accélérant expropriations et destructions de maisons le long du tracé. Or l’enquête publique environnementale des aménagements ferroviaires au sud de Bordeaux, préalable à l’autorisation de lancement des travaux par le préfet, vient tout juste de se terminer et n’a pas livré son verdict. La non prise en compte de certaines espèces protégées comme les chauves-souris, logeant dans les bâtis en cours de destruction, a notamment été mise en avant par les collectifs anti-LGV, tout comme la découverte exceptionnelle de nids d’hirondelles sur la ferme de l’Esclopey, occupée en avril dernier lors d’une mobilisation à Cadaujac (Gironde).

La mobilisation anti-LGV s’intensifie en combinant une diversité d’actions, allant du recours juridique au désarmement de machines, en fédérant sous la bannière « LGV non merci » une quinzaine de collectifs répartis sur cinq départements dans le Sud-Ouest, et en faisant naître un front de résistance pluraliste associant métropolitain·es et habitant·es exproprié·es, naturalistes et cheminot·es, chasseurs à la palombe et usager·es du train, écolos des villes et des campagnes…
Tout comme la lutte sœur contre l’A69, l’opposition anti-LGV est désormais à un tournant.
La mobilisation populaire souhaite passer un cap et donner un écho national au combat contre la course absurde à la vitesse. C’est pourquoi, en lien avec les Soulèvements de la Terre, un week-end d’actions aura lieu les 12 et 13 octobre au sud de Bordeaux. No passarail !

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