[Action] Attac prélève Google à la source

Communiqué 31 janvier 2019

Après Apple, 90 militant·e·s d’Attac ont mené une nouvelle action citoyenne pour « prélever à la source » la multinationale Google qui délocalise artificiellement son chiffre d’affaires dans les paradis fiscaux. Les militant·e·s ont reproduit une scène des « robin des bois » en installant un système de poulie afin de faire transiter des bourses, remplies de (faux) billets, depuis le siège de Google (8 rue de Londres, 9e, Paris) vers un bâtiment des Finances publiques situé de l’autre côté de la rue.

Pour Dominique Plihon, porte-parole d’Attac : « Alors que les français·e·s découvrent en ce moment leurs premières fiches de paye intégrant le prélèvement à la source et que le mouvement des gilets jaunes a mis le thème de la justice fiscale au centre des débats, Attac entend poursuivre son travail de fond et ses actions jusqu’à ce que les multinationales payent enfin leur juste part d’impôt. »

Google France délocaliserait au moins 85% de son chiffre d’affaires

Début 2019, la presse révélait que le groupe Alphabet, société-mère de Google, était un adepte du « sandwich irlando-néerlandais ». En 2017, une filiale irlandaise d’Alphabet a ainsi transféré 19,9 milliards d’euros vers une entreprise néerlandaise sans employé, puis vers une société écran aux Bermudes, évitant à l’entreprise des milliards de dollars d’impôts (1).

Toujours en 2017, la filiale française de Google déclarait un chiffre d’affaires de 325 millions d’euros et payait 14 millions d’euros d’impôts sur les bénéfices, un montant ridicule par rapport au chiffre d’affaires effectivement réalisé. Le marché de la publicité sur les moteurs de recherche, dominé à près de 90% par Google, s’élevait à lui seul à 2 milliards d’euros cette année là (2). Selon nos estimations, Google France délocaliserait plus de 85% de son chiffre d’affaires français.

« Taxe GAFA » versus « taxe Attac »

Avec sa « taxe GAFA », le gouvernement français prétend qu’à partir du 1er janvier 2019, les géants du numérique vont enfin payer leur juste part d’impôts. Sur quels critères compte-t-il s’appuyer pour appliquer sa taxe de 3 % ? Le chiffre d’affaires que ces multinationales veulent bien déclarer ou sur leur chiffre d’affaires réel ? Et comment l’évaluer ?

Si le gouvernement veut vraiment mettre fin à ce scandale, Attac propose plutôt de prélever une partie des bénéfices mondiaux des multinationales en s’appuyant sur des critères d’évaluation de leur activité réelle dans chaque pays : nombre d’employé·e·s, usines, magasins, montant des ventes ou encore parts de marché. Appelée taxe globale ou taxe unitaire, cette mesure permettrait de neutraliser durablement les transferts artificiels de bénéfices vers les paradis fiscaux (3).

(1) https://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/google-a-transfere-20-milliards-d-euros-aux-bermudes-en-2017_2055808.html
(2) http://www.sri-france.org/wp-content/uploads/2018/01/PwC_Observatoire_2017_VF.pdf
(3) https://attac.org/l/taxeunitaire

Contacts presse sur ce sujet

Dominique Plihon, porte-parole d’Attac France, 06 82 22 27 11
Raphaël Pradeau, porte-parole d’Attac France, 06 14 98 52 60

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