Depuis le XIXe siècle, au-delà de la question révolutionnaire et de la prise du pouvoir, la contestation de l’hégémonie du capitalisme s’est notoirement construite autour de la problématique de la répartition des richesses, que l’on parle alors d’exploitation du travail par le capital, de justice sociale, de redistribution des richesses, de congés payés, de temps de travail ou d’État-providence, voire que l’on y inclue à juste titre des considérations sur la solidarité, l’égalité, le projet… Le résumé est sans doute un peu court, l’objet n’est pas d’en discuter ici mais de constater que cette contestation qui a couru tout le long du XXe siècle n’a pas déstabilisé ledit capitalisme. C’est que nous avons fait face à une conflictualité de valeurs dont le capitalisme n’a cure, et qui ne l’empêche visiblement pas de continuer son petit bonhomme de chemin, plutôt qu’à une contradiction qui pourrait pour lui s’avérer mortifère (ou alors l’agonie est longue !). Ainsi, là où certains voient la pauvreté comme indigne d’une société qui se veut civilisée, d’autres voient au contraire dans « la réussite du riche » une exemplarité qui ne peut que motiver le pauvre à sortir de sa misère… Question de valeurs, donc.