Carmen, le pistolet, le metteur en scène et le ministre ou Comment lire autrement ?

Dossier : Le(s) féminisme(s) aujourd’hui, , par Sophie Rabau

En ce début d’année 2018, Carmen a fait un peu de bruit. Pour une raison de moi inconnue, le météorologue en charge de prénommer les catastrophes climatiques décida d’appeler Carmen une tempête qui menaçait. Carmen passa, fut finalement bien modeste et ne fit que quelques dégâts dans le sud de la France. On allait l’oublier quand on la retrouva quelques jours plus tard en Italie, où elle déclencha une de ces tornades médiatiques qui ne durent pas, mais font crépiter les claviers et s’envoler les tweets. Un metteur en scène, Leo Muscato, créait à Florence une mise en scène du Carmen de Bizet : au moment de la scène finale, quand Don José, lui-même assez orageux, se jette sur elle pour la poignarder, Carmen tire un pistolet de ses jupes et le tue. À la fin, il est mort et elle ne l’est pas. C’est cette variation qui fit se lever notre deuxième ouragan.