L’antisémitisme est de retour

Dossier : Le racisme, , par Robert Hirsch

« Le 9 janvier 2015, rue des Rosiers, dans le quartier juif de Paris, quelques heures après qu’un terroriste eut tué quatre Juifs dans une supérette casher, un vieux monsieur interrogé par le Journal Le Monde, répond que « rien n’a changé… c’est toujours la même chose ». Le malheur juif, un temps interrompu par le récit et la mémoire du génocide, aurait-il repris son cours millénaire ? » C’est ainsi que débute l’ouvrage que j’ai consacré aux relations entre la gauche radicale et les Juifs depuis 1968. Ce que je formulais de manière interrogative, j’y répondais positivement dans le cours de l’ouvrage. Il reste à démontrer le pourquoi de cette prise de position que, militant de la gauche radicale depuis 68, j’assume parfaitement. Or, la dénonciation de la haine antijuive, qui allait de soi dans les années 1968 à 2000, est devenue soudain un problème pour la gauche, surtout celle qui n’accepte pas le libéralisme. Il convient donc d’apprécier les raisons de cette évolution après avoir démontré l’ampleur du retour de l’antisémitisme et avant de conclure sur ses caractéristiques.