Peut-on considérer qu’au Brésil il y ait une financiarisation heureuse ? Dans un monde où l’essor de la finance s’accompagne d’une inégalité de revenus croissante, d’une précarisation des emplois en forte hausse, d’une désaffiliation importante et d’une tendance à la stagnation des salaires réels, le Brésil se détache par sa singularité. D’un côté, la finance se développe, le crédit prend son essor, les réserves internationales augmentent, et d’un autre côté, la pauvreté baisse, les inégalités de revenus diminuent légèrement, les salaires augmentent, le ratio emplois formels/emplois informels s’améliore, le chômage est en baisse et les capacités de production oisives restent réduites. La financiarisation est-elle un « tigre en papier », comme jadis, dans les années 1960, la Chine qualifiait les États-Unis ?