Sans nationalités ni frontières, s’éveille un Kurdistan libertaire

Dossier : Nationalités et frontières, , par Pierre Bance

Dans la mémoire des vaincus, les Kurdes s’illustrent par une résistance ancestrale. Les frontières les séparent, Anatolie et Mésopotamie sont leur terre. Les nationalités les distinguent, la culture les unit. Les État-nations ne parviennent pas à les contenir, à les intégrer de gré ou de force, pourtant les Kurdes ne demandent qu’à vivre en paix dans le respect de leur identité. Certains se lamentent sur le sort du plus grand peuple sans État, et réclament son introduction dans la communauté internationale pour faire cesser l’injustice. Et voilà que, renversant cette revendication et les affres de l’histoire, ignorant les bons usages de la diplomatie et de la science politique, à l’aube du XXIe siècle, de sa prison dans l’île d’Imrali, le « chef », Abdullah Öcalan, dit aux Kurdes que l’État-nation n’est pas la solution à leur malheur, qu’un autre futur est possible. Frontières et nationalités seront ignorées pour construire un monde nouveau, non seulement pour les Kurdes, mais aussi pour tous les peuples du Proche-Orient, tous les peuples de la planète.