Les relations entre immigration et marché du travail ont plus d’un siècle d’histoire [1]. L’État français a, depuis les débuts du XXe siècle, mis en place une politique de contrôle des travailleurs migrants, notamment avec l’obligation de détenir un titre de séjour, accompagné pour les actifs - depuis 1926 - d’une autorisation de travail. Le patronat de certains secteurs a eu massivement recours à cette main-d’œuvre immigrée, qui lui permet de s’affranchir des règles du droit du travail. Dans les années 1970, cette situation a commencé à changer, du fait de l’entrée des syndicats dans les entreprises, de la présence des salariés immigrés dans de grands établissements de l’industrie, et d’un nombre croissant de conflits du travail dans lesquels ils ont été impliqués.