Loi retraites, une analyse constitutionnelle critique

Dossier : Les pratiques de l’État néolibéral aujourd’hui, , par Julien Giudicelli

1. Pierre Rosanvallon, professeur au Collège de France, aussi estimé que généralement mesuré, a récemment déclaré, à propos du conflit social relatif à la loi retraites1 allongeant l’âge de départ à 64 ans, et de l’intransigeance du pouvoir, « Nous sommes en train de traverser, depuis le conflit algérien, la crise la plus grave que la France ait connue »2. Ses propos, inhabituellement forts, résument à eux seuls l’ampleur du malaise social suscité par la réponse du pouvoir, résolu à faire passer à tout coût cette « réforme » que le coronavirus avait empêchée et qui, de systémique (système de retraites par points) devint seulement paramétrique (en substance, n’agissant qu’en regard du critère de l’âge de départ et de la durée de cotisation).